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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CVI.

1.

Ce psaume nous met en relief les divines miséricordes que nous avons éprouvées, et que dès lors cette expérience nous a rendues plus chères. Je m’étonnerais même, s’il pouvait plaire à d’autres qu’à ceux qui ont éprouvé ce que le Prophète y raconte. Toutefois, il n’est écrit ni pour un homme, ni pour deux hommes, mais pour tout le peuple de Dieu, qui doit s’y contempler comme dans un miroir. Nous n’avons pas à traiter ici du titre qui est Alleluia, et encore une fois Alleluia. C’est notre cantique habituel, en certains jours de nos solennités, selon l’antique usage de l’Eglise, et ce n’est pas sans mystère que nous le chantons en certaines occasions. Il est en effet des jours où nous chantons Alleluia, mais nous y pensons tous les jours de notre vie. Ce mot veut dire, en effet, louange à Dieu, et s’il n’est toujours dans la bouche du corps, il est au moins dans la bouche du coeur : « Toujours sa louange est en ma bouche1 ». La répétition de l’Alleluia, dans le titre, n’est point particulière à ce psaume; nous la trouvons aussi dans le psaume précédent. Et autant que l’on peut en juger par le texte, l’un est le chant du peuple d’Israël, et l’autre est le chant de toute l’Eglise de Dieu répandue dans toute la terre. Car ce n’est probablement pas sans raison qu’il y a ici un double Alleluia, de même que nous disons: «Abba, Pater», quand Abba n’a d’autre sens que Pater, et pourtant ce n’est pas en vain que l’Apôtre a dit : « C’est en lui que nous crions : Abba, Pater; Père, « Père2 »; c’est peut-être parce que l’une des murailles qui vient à la pierre angulaire crie : Abba, et que l’autre, qui vient d’une direction différente, crie : Pater, et c’est en cette pierre angulaire, qui est notre paix, que Dieu n’a fait qu’un seul peuple3. Voyons donc les avis que l’on nous donne ici, et nos motifs de joie, et nos motifs de gémissements, et nos motifs d’implorer du secours, ce qui porte Dieu à nous abandonner, et ce qui le porte à nous secourir, ce que nous sommes par nous-mêmes, ce que nous sommes par la divine miséricorde , et comment notre orgueil peut être dompté, afin qu’ensuite la grâce nous glorifie. Que chacun cherche en lui-même, s’il est possible, ce que je vais dire, car je parle à des hommes qui marchent dans la voie de Dieu, et qui sont avancés dans la voie spirituelle. Si donc il en est qui, pour ce motif, comprennent peu mes paroles, qu’ils reconnaissent leur faiblesse , et se hâtent d’arriver à me comprendre. J’espère néanmoins que Dieu soutiendra mes efforts, de manière que mes paroles deviennent intelligibles pour tous, tant pour ceux qui ont l’expérience que pour ceux qui ne l’ont point, de sorte que je stimulerai l’approbation des premiers, le désir des seconds, et que tous suivront avec intérêt mon discours. Tout d’abord, si je suis dans le vrai, ce discours sera agréable au Seigneur; et je dirai vrai, si je parle de lui-même, et non de moi. Ainsi commence le psaume.


  1. Ps. XXXIII, 2. ↩

  2. Rom. VIII, 5.  ↩

  3. Ephés. II, 14, 20. ↩

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