2.
Mais d’où lui est venue cette espérance? C’est, nous répond-il, « parce qu’il a incliné son oreille vers moi, et que je l’ai invoqué pendant les jours de ma vie1 ». Je l’ai donc aimé parce qu’il m’exaucera, et il m’exaucera parce qu’il a incliné son oreille vers moi. Mais, ô âme de l’homme, comment sais-tu que Dieu a incliné son oreille vers toi, si tu n’as dit : J’ai cru ? Voilà donc les trois vertus qui demeurent ici-bas, la foi, l’espérance et la charité2. Parce que tu as cru, tu as espéré, et parce que tu as espéré, tu as aimé; maintenant si je demande comment l’âme a cru que Dieu inclinait son oreille pour l’écouter, ne peut-elle point me répondre : « C’est lui qui nous a aimés le premier, au point de ne pas épargner son propre Fils, et de le livrer pour nous tous ? Comment pourront-ils l’invoquer s’ils ne croient en lui?3 » dit le Docteur des nations, « et comment croire en lui, s’ils n’en ont entendu parler? et comment en entendre parler, si on ne le leur prêche ? et comment y aura-t-il des prédicateurs si on ne les envoie4 ? » Or, à la vue de tout ce que Dieu a fait pour moi, comment ne croirais-je pas qu’il a incliné son oreille vers moi ? Et il a tellement signalé son amour pour nous, que le Christ est mort pour les impies5 . C’est donc parce qu’ils m’ont apporté tant de grâces, ces hommes dont les pieds sont beaux, qui ont annoncé la paix, annoncé les biens6, et prêché que tout homme qui aura invoqué le nom du Seigneur sera sauvé7, c’est pour cela que j’ai cru que Dieu inclinait son oreille vers moi, et que je l’ai invoqué en mes jours.