5.
« Le Seigneur est plein de clémence et de justice, notre Dieu se plaît à faire miséricorde1 ». Dieu donc est miséricordieux, il est juste, il pardonne : miséricordieux d’abord, parce qu’il a incliné son oreille vers moi; et j’ignorerais que Dieu se fût approché de moi pour entendre mes paroles, si je n’avais été excité à l’invoquer par ceux dont les pieds sont beaux. Qui donc a fait appel au Seigneur, sinon celui que le Seigneur a tout d’abord appelé? Voilà donc tout d’abord sa miséricorde. Il est juste, parce qu’il châtie, et il est encore miséricordieux, parce qu’il reçoit celui qu’il a châtié. « Car le Seigneur flagelle celui qu’il reçoit au nombre de ses enfants2». Et ma douleur dans le châtiment doit être moins vive pour moi que la joie de mon adoption. Commuent « le Seigneur qui garde les petits enfants3», ne châtierait-il pas ceux qu’il fera grandir pour être ses héritiers? Quel est l’enfant que son père n’assujettit pas à la discipline4? « Je me suis humilié, et il m’a sauvé». C’est donc à l’humilité que je dois mon salut. Que le médecin fasse une incision, ce n’est point là un châtiment, mais une douleur salutaire.