DISCOURS SUR LE PSAUME CXV.
SERMON AU PEUPLE.
CHANT DES MARTYRS.
Prêcher le Christ, c’est conformer ses moeurs à la foi, autrement on aurait la vérité à la bouche, le mensonge dans le coeur; c’est encourir la réprobation. D’autres croient sans prêcher, retiennent le talent sans le faire fructifier, et sont aussi réprouvés. Le fidèle serviteur croit et prêche; sa parole lui vaut de nombreuses persécutions sans que la vérité en souffre aucune atteinte. Dans son extase il a compris qu’il ne pouvait compter sur lui-même, parce que l’homme est menteur et que Dieu seul peut donner la vérité. Mais que rendra-t-il au Seigneur en échange de cette vérité? Ce qui vient de lui, le calice du salut, ou la force de souffrir. De lui-même il n’est que l’esclave, mais en servant de bonne volonté, il devient le fils de la Jérusalem libre, ou de l’Eglise. Alors il se glorifie en Dieu qui a brisé ses tiens ; il s’offre lui-même au milieu de cette Jérusalem ou de l’Eglise répandue par toute la terre, comme le prouve le psaume suivant: Peuples, célébrez tous les louanges du Seigneur, qui demeure ferme dans ses promesses comme dans ses menaces.