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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXVIII.
HUITIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME CXVIII.

2.

Mais, quels sont donc les hommes à qui Dieu dérobe ses commandements ? Dieu n’a-t-il pas voulu qu’ils fussent prêchés partout? Plût à Dieu qu’ils soient chers au grand nombre, comme ils sont clairs pour le grand nombre ! Quoi de plus clair en effet que cette parole: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain comme toi-même; ces deux commandements renferment la loi et les Prophètes1? » Quel est l’homme pour qui ces commandements soient cachés ? Tout fidèle les connaît, et même la plupart des infidèles. Pourquoi donc un fidèle vient-il demander à Dieu qu’il ne lui cache point ce qu’il voit que Dieu ne cache pas aux infidèles? Parce qu’il est difficile de connaître Dieu , est-il aussi difficile de comprendre: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu», et peut-on craindre ici d’égarer son amour? Quant au prochain, il paraît plus facile de le connaître. Car tout homme est le prochain d’un autre homme, et il est inutile de considérer l’éloignement de parenté, quand la nature est commune. Toutefois, il ne connaissait pas son prochain, celui qui disait au Seigneur : « Et qui est mon prochain2?» Quand on lui parla d’un homme qui tomba entre les mains des voleurs, en descendant de Jérusalem à Jéricho, lui, qui faisait cette question, jugea que le prochain de cet homme n’était autre que celui qui avait usé de miséricorde envers lui ; et il devint évident, que dans les actes de miséricorde, celui qui aime son prochain ne doit regarder personne comme étranger. Mais il en est beaucoup qui ne se connaissent point eux-mêmes : car il n’appartient pas à tous les hommes de se connaître, comme un homme doit se connaître. Comment donc aimer son prochain comme soi-même, quand on ne se connaît point soi-même? Ce n’est pas en vain que ce plus jeune des deux fils qui s’en était allé dans une région lointaine, dissiper son bien en vivant dans la débauche, rentra d’abord en lui-même avant de dire : « Je me lèverai, et j’irai vers mon père3 » ; il était allé si loin, qu’il était sorti de lui-même. Et toutefois, il ne fût point rentré en lui-même, s’il se fût complètement ignoré; et il n’eût point dit: « Je me lèverai, et j’irai à mon père », s’il eût complètement ignoré Dieu. Les paroles de Dieu nous sont donc connues jusqu’à un certain point, et afin de les connaître davantage, nous avons raison de demander à Dieu qu’il nous les fasse connaître. Aussi pour savoir comment nous devons aimer Dieu, il nous faut d’abord connaître Dieu; et pour que l’homme sache aimer son prochain comme lui-même, il doit d’abord s’aimer lui-même en aimant Dieu ; et comment le pourrait-il s’il ne connaît ni Dieu, ni lui-même? Le Psalmiste a donc raison de dire à Dieu. « Je suis un étranger sur la terre, ne me dérobez point vos préceptes ». Il est très-juste que Dieu les cache à ceux qui ne sont pas étrangers sur la terre : car en les écoutant ils ne les goûtent point, ils n’ont goût qu’aux choses terrestres. Mais ceux dont la conversation est dans le ciel4, ne conversent ici-bas que comme des étrangers. Qu’ils supplient donc le Seigneur de ne point leur dérober ces commandements qui les délivreraient de cet exil, parce qu’ils aimeraient Dieu avec lequel ils habiteront éternellement, et leur prochain afin qu’il soit où ils seront eux-mêmes.


  1. Matth. XXII, 37-10.  ↩

  2. Luc, X, 29-37.  ↩

  3. Id. XV, 13-18. ↩

  4. Philipp. III, 19, 20.  ↩

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