1.
Dans notre long psaume nous entreprenons d’expliquer, avec le secours de Dieu, les versets suivants: « Le Seigneur est ma portion », ou, comme d’autres ont traduit: « Seigneur, vous êtes mon héritage1 ». Ces deux expressions signifient-elles que tout homme a sa part en Dieu, dès lors qu’il s’attache à lui, selon cette parole : « Il m’est bon de m’attacher au Seigneur2? » Ce n’est point en effet parce qu’un homme existe qu’il est dieu, mais il le devient par sa participation à celui qui est seul et vrai Dieu. Ou bien le Seigneur est-il notre portion à la manière dont les hommes se choisissent ici-bas, ou obtiennent par le sort, celui-ci telle portion, celui-là telle autre qui le fait vivre; et qu’en un certain sens le partage des justes serait le Seigneur qui leur donne la vie éternelle? Ces deux sens n’ont rien d’absurde. Mais écoutons ce qui suit : « Je l’ai dit, c’est de garder votre loi ». Qu’est-ce à dire: « Ma portion, Seigneur, je l’ai dit, c’est de garder votre loi », sinon que le Seigneur sera notre héritage à mesure que nous garderons sa loi?