5.
« Au milieu de la nuit», dit le Prophète, « je me levais pour vous rendre témoignage, à cause des jugements de votre justice1 ». Car c’est par un jugement de la justice divine que les liens des pécheurs environnent le juste. C’est ce qui a fait dire à l’apôtre saint Pierre que voici le temps auquel « Dieu doit commencer son jugement par sa propre maison. Et s’il commence par nous», dit-il, « quelle sera la fin de ceux qui ne croient point à l’Evangile? Et si le juste à peine est sauvé, que deviendront le pécheur et l’impie2? » Or, il parlait ainsi des persécutions qu’endurait l’Eglise, quand les filets des pécheurs l’environnaient de toutes parts. Dès lors, par milieu de la nuit, on doit entendre, je crois, le plus terrible moment de la persécution. « Je me levais », dit l’interlocuteur, parce que la persécution l’affligeait, sans l’abattre; elle l’exerçait au contraire et le faisait lever: c’est-à-dire que la tribulation lui donnait des forces pour confesser le Seigneur avec plus de courage.