3.
Or, la ferveur de ces désirs spirituels éteint, sans aucun doute, les désirs charnels c’est pourquoi l’interlocuteur poursuit : « Je suis devenu comme une outre exposée aux frimas, mais je n’ai point oublié vos préceptes1 ». Par outre il entend cette chair mortelle, et par frimas cette grâce d’en haut qui refroidit et paralyse nos concupiscences.
De là vient que nous n’oublions point les commandements de Dieu, puisque nous n’avons point d’autres pensées, et que s’accomplit en nous le mot de l’Apôtre : « Ne cherchez point à contenter les désirs de la chair2 ». Aussi, après avoir dit : « Je suis devenu comme l’outre sous les frimas », le Prophète a-t-il ajouté : « Je n’ai point oublié vos ordonnances ». C’est-à-dire, je ne les ai point oubliées, parce que j’ai été réduit en cet état. L’ardeur des désirs s’est glacée, pour donner à la mémoire la ferveur de la charité.