2.
Après le ciel, le verset suivant nous parle de la terre, car il est encore un des huit qui appartiennent à cette lettre de l’alphabet. A chacune de ces lettres, en effet, sont joints huit versets jusqu’à la fin de ce long psaume. « Votre vérité passe de génération en génération ; vous avez fondé la terre qui demeure toujours ». Donc, après le ciel, il jette sur la terre un regard de foi; il y trouve des générations qui ne sont point dans le ciel, et il s’écrie : « Votre vérité passe de génération en génération ». Cette répétition peut signifier toutes les générations, tantôt plus, tantôt moins fécondes en saints, chez qui s’est trouvée la vérité de Dieu. Selon la diversité des temps passés ou à venir, le Prophète peut même avoir en vue deux générations, l’une embrassant la loi et les Prophètes, l’autre embrassant les temps de l’Evangile. Expliquant ensuite pourquoi la vérité ne manque jamais à ces deux générations, « vous avez fondé la terre », dit le Prophète, « et elle demeure » ; appelons terre ceux qui habitent la terre. « Or, nul ne saurait poser un fondement autre que celui qui est posé, et qui est Jésus-Christ1 ». Car cette génération, qui embrasse la loi et les Prophètes, n’en avait pas moins pour fondement Jésus-Christ, à qui la loi et les Prophètes rendaient témoignage2. Ou bien, faudrait-il ranger Moïse et les Prophètes parmi les fils de cette servante qui engendre pour l’esclavage, et non parmi les fils de l’épouse libre qui est notre mère3, à qui un homme dit : Sion, vous êtes ma mère; et cet homme a été fait en elle, et il est lui-même le Très-Haut qui l’a fondée4? II est en effet le Très-Haut en son Père, et à cause de nous il s’est fait très-humble en cette mère; celui qui était Dieu au-dessus d’elle, a été fait homme en elle. Tel est, Seigneur, le fondement sur lequel vous avez basé la terre, et elle demeure; car, solidifiée sur un tel fondement, elle ne sera pas ébranlée dans le siècle des siècles5; elle demeurera dans ceux à qui vous donnerez la vie éternelle. Quant à ceux qui sont nés de la servante, qui appartiennent à l’Ancien Testament dont les ombres couvraient le Nouveau, ils n’ont eu du goût que pour les choses terrestres, et ne demeureront point, « car le serviteur ne demeure point toujours dans la maison du maître, mais le Fils y demeure éternellement6 ».