6.
Ensuite il ajoute : « Je suis à vous, sauvez-moi, car je recherche vos justifications1 ». Ne passons point légèrement sur cette parole: « Pour moi, je suis à vous ». Qu’est-ce qui n’est pas à Dieu? Et parce qu’on dit que Dieu est dans le ciel, faut-il croire qu’il y ait sur la terre quelque chose qui ne soit point à lui; quand surtout nous chantons dans un autre psaume : « La terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle contient, l’univers entier et tous ceux qui l’habitent2? » Pourquoi donc l’interlocuteur a-t-il voulu se recommander tout particulièrement à Dieu, en disant: « Pour moi, je suis à vous, sauvez-moi » , sinon afin de nous prévenir que, pour son malheur, il a voulu être à lui-même, par la désobéissance qui est le premier et le plus grand mal? Comme s’il nous eût dit: J’ai voulu être à moi, et je me suis perdu. « Je suis à vous», reprend-il, « sauvez-moi, parce que j’ai recherché vos justifications » ; non plus ces volontés par lesquelles j’étais à moi, mais vos justifications, afin d’être à vous.