11.
« Les jugements du Seigneur sont véritables; ils se justifient par eux-mêmes (I Ps. XVIII, 10 ) ». Les jugements de celui qui ne juge personne par lui-même, et qui a donné tout jugement au Fils (Jean, V, 22), sont véritablement d’une justice immuable. Car Dieu ne trompe ni dans ses menaces ni dans ses promesses; et nul ne peut soustraire l’impie aux supplices, ni le juste aux récompenses. « Ils sont plus désirables que l’or et que les pierres précieuses. — Beaucoup ( Ps. XVIII, 1) », soit que « beaucoup » désigne de l’or et des pierres précieuses en grande quantité, ou l’or qui est beaucoup précieux, ou beaucoup désirable; néanmoins les jugements de Dieu sont préférables aux pompes de ce monde, dont le désir fait qu’on ne désire plus, mais qu’on redoute, ou qu’on méprise, ou que l’on ne croit plus les jugements de Dieu. Si chaque fidèle, à son tour, est un or pur ou une pierre précieuse, inaltérable au feu et réservé pour les trésors du Seigneur, alors il aime les jugements de Dieu plus que lui-même, et préfère à sa propre volonté, celle de Dieu. « Ils sont plus doux que le miel dans son rayon ». Que l’âme fidèle soit ce miel exquis, et que déjà dégagée des biens de la vie, elle attende le jour du festin du Seigneur; ou qu’elle ne soit encore qu’un rayon de miel, enveloppée encore dans cette vie, comme dans les alvéoles qu’elle remplit sans s’y attacher, ayant besoin que la main de Dieu la presse, non pour l’accabler, mais pour l’exprimer comme un miel, et la faire passer du temps à l’éternité, alors les jugements de Dieu seront pour elle plus doux qu’elle ne l’est elle-même; car ils sont plus délicieux que le miel et que le rayon.