7.
«J’ai regardé», dit ensuite le Prophète, ou «j’ai estimé», ou «j’ai envisagé comme prévaricateurs tous les pécheurs de la terre1 ». On a traduit en effet de plusieurs manières ce verbe grec, elogisamen ; mais la pensée est profonde, et si Dieu nous vient en aide, nous tacherons de l’étudier avec plus de soin dans un autre discours. Car ce que le Prophète ajoute:
« C’est pour cela que j’ai aimé vos préceptes à jamais », lui donne encore plus de profondeur. L’Apôtre nous dit: « La loi produit la colère »; et pour nous donner raison de cette parole, il nous dit: « Où n’est pas la loi, il n’y a point de prévarication2 », et nous montre ainsi que tous ne sont point prévaricateurs, puisque tous n’ont pas reçu la loi. Or, ce passage nous indique clairement que tous n’ont pas reçu la loi: « Ceux qui ont péché sans la loi, périront sans la loi3». Que signifie donc cette parole : « J’ai regardé comme prévaricateurs tous les pécheurs de la terre?» Mais qu’il nous suffise d’avoir posé cette question, que nous éclaircirons dans un autre discours, de peur que celui-ci ne devienne trop long et ne nous oblige de la resserrer trop, sans y donner la clarté suffisante.