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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXVIII.
VINGT-SIXIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME CXVIII.

1.

Nous entreprenons aujourd’hui d’approfondir et d’exposer les versets suivants de notre long psaume « J’ai gardé le jugement et la justice, ne me livrez point à ceux qui me nuisent1 ». Il n’est pas étonnant qu’il ait gardé le jugement et la justice, celui qui avait demandé à Dieu de pénétrer ses chairs d’une crainte chaste, c’est-à-dire de meurtrir comme d’aiguillons nos convoitises charnelles, dont l’effet ordinaire est de nous détourner d’un jugement droit; bien que selon l’usage de notre langue on appelle ainsi tout jugement, soit jugement droit, soit jugement dépravé, selon cet avis que l’Evangile donne aux hommes : « Ne jugez point selon l’apparence, mais portez un jugement droit2 » ; toutefois, dans notre passage, le mot jugement est employé de telle sorte que, si ce jugement n’est point droit, il ne mérite point d’être appelé jugement; autrement il ne suffirait pas de dire: «j’ai gardé le jugement»; mais il faudrait dire : J’ai gardé le jugement droit. C’est dans ce sens que parlait Notre-Seigneur Jésus-Christ, quand il disait : « Vous abandonnez ce qu’il y a de plus important dans la loi, le jugement, la miséricorde et la foi3 ». Ici encore le mot de jugement est employé comme s’il n’y avait point de jugement dès lors qu’il est corrompu. Dans plusieurs endroits des saintes Ecritures, il a cette acception : ici, par exemple : « Je chanterai, Seigneur, votre miséricorde et votre jugement4 ». Et dans cet autre passage d’Isaïe : « J’attendais d’Israël le jugement, et il a fait l’iniquité5 ». Le Seigneur ne dit point : J’attendais un jugement droit, et il a été perverti; mais il se sert du mot jugement, comme s’il désignait l’équité, comme s’il n’y avait plus de jugement dès lors qu’il y a injustice. Quant à la justice, on ne dit point une bonne ou une mauvaise justice, comme on dit un jugement équitable ou un jugement injuste, mais elle est bonne par là même qu’elle est justice. Ainsi dans le langage habituel on dira un bon jugement, un mauvais jugement, comme on dit un bon juge, et un mauvais juge; mais on ne dit pas une bonne justice, ou une mauvaise justice, comme on ne dit pas non plus un bon juste, ou un mauvais juste, car tout homme est bon dès lors qu’il est juste. La justice est donc une vertu de l’âme que l’on peut appeler bonne et louable, et dont nous n’avons plus à nous occuper; quant au jugement, dès qu’on le prend en bonne part, il est l’acte que produit cette vertu. Car celui qui a la justice porte un jugement droit, ou plutôt, dans le sens rigoureux, avoir la justice c’est juger, car porter un jugement faux ce n’est point juger. Et ici, sous le nom de justice nous n’entendons pas seulement une vertu, mais l’acte de cette vertu. Et en effet qui produit la justice dans l’homme, sinon celui qui justifie l’impie, c’est-à-dire qui, par sa grâce, le rend juste d’impie qu’il était? De là ce mot de l’Apôtre : « Nous sommes justifiés gratuitement par sa grâce6». Celui donc qui a en lui la justice ou l’oeuvre de la grâce, fait la justice ou l’oeuvre de la justice.


  1. Ps. CXVIII, 121.  ↩

  2. Jean, VII, 34.  ↩

  3. Matth. XXIII, 23. ↩

  4. Ps. C, 1.  ↩

  5. Isa. V, 7. ↩

  6. Rom. III, 24. ↩

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