7.
Mais que signifie cette parole : « Délivrez-moi des calomnies des hommes, afin que je garde vos commandements1? » Si les reproches des hommes sont vrais, il n’y a point calomnie; s’ils sont faux, à quoi bon. demander la délivrance de ces calomnies ou de ces fausses récriminations qui ne sauraient lui être nuisibles ? Car une fausse imputation ou une calomnie ne rend un homme coupable qu’au tribunal d’un homme; mais au tribunal de Dieu, il n’y a pas de fausse imputation, elle serait plutôt nuisible à l’accusateur qu’à l’accusé. N’est-ce point là par avance la prière de l’Eglise et de tout le peuple chrétien qui a été délivré des calomnies dont les hommes le flétrissaient de toutes parts à cause de ce nom de Chrétiens? Mais est-ce bien à cause de cette délivrance qu’il garde les commandements de Dieu ? Ne les gardait-il pas au milieu des calomnies, et n’était-il pas plus glorieux pour lui d’obéir aux préceptes de Dieu, en dépit des tribulations, et de résister aux persécuteurs qui le poussaient à l’impiété? Ces paroles donc : « Délivrez-moi des calomnies des hommes, afin que je garde vos commandements », signifient, répandez en mon âme votre Esprit-Saint, de peur que cédant à la crainte et aux calomnies des hommes, je ne me détourne de leurs préceptes pour adopter leurs vices. Si vous en agissez ainsi avec moi, c’est-à-dire si vous me délivrez des calomnies en m’accordant la patience, afin que je ne redoute aucunement leurs récriminations, je garderai vos préceptes au milieu même des calomnies.
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Ps. CXVIII, 134. ↩