4.
« J’ai prévenu, dans le milieu de la nuit, et j’ai crié : j’ai mis mon espoir en vos paroles ». Si nous rapportons ces paroles àchaque fidèle, en les prenant à la lettre, il arrive souvent qu’à ce point de la nuit l’amour de Dieu veille, et, dans ce sentiment de ferveur pour la prière, il ne saurait attendre le chant du coq ou l’heure de la prière, mais il le prévient. Mais si nous appelons nuit toute la vie d’ici-bas, c’est bien avant qu’elle soit achevée que nous crions vers Dieu, et nous en prévenons la maturité, ou la fin, alors que Dieu nous rendra ce qu’il nous a promis, coin me on lit ailleurs: « Prévenons sa force par un humble aveu1». Toutefois, si parle temps non écoulé de la nuit nous entendons les siècles écoulés avant la plénitude des temps, c’est-à-dire que la maturité serait la manifestation du Christ en sa chair2, l’Eglise alors n’est point demeurée en silence; mais elle a prévenu cette maturité des temps, elle a crié par les Prophètes, elle a espéré dans les paroles de ce Dieu assez puissant pour accomplir ses promesses, et bénir toutes les nations dans la race d’Abraham3.