1.
Voici le second des psaumes intitulés « Cantiques des degrés ». Il en est plusieurs, en effet, comme vous l’avez entendu à propos du premier, qui marquent cette ascension par laquelle notre coeur s’élève à Dieu du fond de cette vallée des pleurs, c’est-à-dire des abaissements de nos misères. Nous ne pouvons en effet nous élever utilement, si d’abord nous ne sommes humiliés, afin de nous souvenir qu’il faut nous élever du fond de la vallée (or, une vallée sur la terre est un lieu bas, et ces lieux bas s’appellent vallées, au même titre que les lieux élevés s’appellent montagnes ou collines); de peur qu’en cherchant à nous élever avec précipitation et à contretemps, nous ne trouvions une chute au lieu d’une ascension. Le Seigneur en effet nous a montré qu’il faut nous élever de cette vallée des larmes, quand il a daigné s’abaisser jusqu’à souffrir pour nous la mort de la croix. Ne perdons point de vue cette leçon; les Martyrs ont compris cette vallée des larmes. Et d’où l’ont-ils comprise? D’où? parce que c’est de la vallée des larmes qu’ils se sont élevés pour être couronnés.