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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XVIII.
DEUXIÈME DISCOURS SUR LE MÊME PSAUME.

15.

« Si donc je ne suis plus esclave de leur tyrannie , alors je serai sans tache et pur d’un grand crime (Ps. XVIII, 14 ) ». De quel crime, pensez-vous? Quel est ce grand péché? Il peut n’être pas ce que je vais dire, et toutefois je ne déguiserai point mon opinion; ce grand crime, à mon avis, c’est l’orgueil. C’est là peut-être ce qu’il exprime en d’autres termes, en disant : « Et je serai pur d’un grand crime ». Me demanderez-vous combien est grand le crime qui a fait tomber l’ange, qui a changé cet ange en démon, et lui a fermé pour toujours le royaume des cieux? C’est là le grand crime, la source, l’origine de tous les crimes. Car il est écrit : « Le commencement de tout péché, c’est l’orgueil (Eccli. X, 15 ) ». Et de peur qu’on ne le regarde comme une faute légère, l’Ecriture ajoute : « Le commencement de l’orgueil chez l’homme est de lui faire apostasier Dieu (Id. 14 ) ». Non, mes frères, ce vice n’est point une faute légère; c’est à ce vice que répugne l’humilité chrétienne, chez les grands personnages que vous voyez. C’est ce vice qui leur fait dédaigner de courber la tête sous le joug du Christ, eux qui sont asservis au joug du péché. Car ils ne peuvent échapper à la servitude; ils se veulent affranchir de la servitude, quand il leur est avantageux de servir. Ce qu’ils gagnent en cherchant l’indépendance, c’est de refuser de servir un bon maître, mais non de s’affranchir complètement; car on devient nécessairement esclave du péché, quand on ne veut point l’être de la charité. Ce vice, que l’on peut appeler la source de tous les autres, puisque les autres lui doivent leur origine, nous a fait apostasier Dieu; et l’âme, par un déplorable usage de sa liberté, se plonge dans les ténèbres, chargée qu’elle es-t de toute sorte de péchés. Voilà qu’il vit dans la prodigalité, il dissipe ses richesses avec les femmes sans pudeur, il devient le pâtre des pourceaux (Luc, XV, 13 ), celui qui était le compagnon des anges. C’est à cause de ce vice, de cette grande iniquité de l’orgueil que Dieu s’est humilié parmi les hommes. Tel est le motif, telle est la plaie profonde, la grande maladie des âmes, qui a fait descendre du ciel le Médecin tout-puissant, qui l’a humilié sous la forme de l’esclave, qui l’a outragé, suspendu au gibet, afin qu’une semblable tumeur trouvât sa guérison dans un si grand remède. Que l’homme donc rougisse de son orgueil, quand un Dieu s’est fait humble pour lui. Alors, dit le Prophète, « je serai pur d’un grand péché », devant le « Dieu qui résiste aux orgueilleux et qui donne la grâce aux humbles (Ps. XVIII, 15 ) ».

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Discours sur les Psaumes

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