3.
Il y a une grande amertume dans ce commencement du psaume : « Ils m’ont souvent attaquée depuis ma jeunesse ». On dirait que le Psalmiste a déjà parlé, qu’il ne commence point, mais qu’il répond. Sans doute, il répond ; mais à qui? A ceux qui pensent en eux-mêmes, et qui disent: Combien sont grandes nos douleurs, combien les scandales se multiplient chaque jour, parce que les méchants entrent dans l’Eglise, et qu’il nous faut les supporter! Que l’Eglise alors, par la bouche de quelques-uns, c’est-à-dire par la bouche des plus forts, réponde aux plaintes des faibles, que les forts soutiennent les infirmes, que les grands raffermissent les petits, et que l’Eglise répète : « Ils m’ont souvent attaquée depuis ma jeunesse ». Qu’Israël dise maintenant : « Ils m’ont souvent attaqué depuis ma jeunesse ». Qu’Israël parle de ces attaques et ne les redoute point. Dans quel but, après avoir dit : « Leurs attaques se sont multipliées » , le Prophète a-t-il ajouté : « Depuis ma jeunesse? » On attaque aujourd’hui l’Eglise dans sa vieillesse, mais qu’elle ne craigne point et qu’elle dise : « Bien souvent ils m’ont attaquée dans ma jeunesse». Parce qu’ils n’ont cessé de l’attaquer, en est-elle donc moins parvenue à la vieillesse ? Ont-ils pu la détruire? Qu’Israël donc chante aujourd’hui, qu’Israël se console; que l’Eglise elle-même se console en jetant un regard sur le passé, et qu’elle dise : « Ils m’ont attaquée bien souvent depuis ma jeunesse ».