2.
Or, voyez que c’est de l’abîme que s’élève cette voix du pécheur: « Du fond de l’abîme, Seigneur, je crie vers vous; Seigneur,exaucez ma prière. Que vos oreilles soient attentives à la voix de mes supplications ». D’où vient ce cri? du fond des abîmes. Quel est l’homme qui crie? le pécheur. Quelle espérance le fait crier ? l’espérance qu’a donnée au pécheur descendu dans l’abîme Celui qui est venu nous délivrer de nos péchés. Aussi qu’est-il dit après ces paroles ? « Seigneur, si vous examinez nos péchés, qui pourra subsister, ô mon Dieu? » Voilà que le Prophète nous montre de quel abîme il pousse des cris. Il s’écrie sous les montagnes, sous les flots de ses péchés. Il s’est regardé, il a regardé sa vie, il n’a vu de toutes parts que les souillures des vices et du crime : nulle part il n’a vu le bien, ni pu découvrir un rayon de justice. A la vue de ses péchés si graves et si nombreux, à la vue de tant de crimes, il s’écrie dans sa stupeur: « Hélas! Seigneur, si vous examinez les iniquités, qui pourra subsister devant vous, ô mon Dieu? » Il ne dit point : Je ne pourrai soutenir votre présence; mais : « Qui pourra la soutenir ? » Il voit que la vie humaine est un long aboiement du péché, que toutes les, consciences sont condamnées par leurs propres pensées, et qu’il n’est pas un coeur assez chaste pour présumer de sa justice. Si donc il n’est pas un coeur assez chaste pour avoir confiance en sa propre justice, que le coeur de tous les hommes se confie en la divine miséricorde, et s’écrie : « Seigneur, si vous examinez les iniquités, qui pourra subsister, ô mon Dieu? »