11.
Notre-Seigneur Jésus-Christ donc, qui est notre pain, s’est fait un lait pour nous en s’incarnant et en se montrant mortel, afin que la mort finît en lui, et que nous pussions, sans nous éloigner du Verbe, croire en cette chair que le Verbe a prise. C’est en cela qu’il nous faut croître, c’est ce lait qui doit être notre nourriture; et avant que nous soyons capables de nous alimenter du Verbe lui-même, ne nous séparons point de cette foi qui est notre lait. Quant aux hérétiques, en voulant disputer au sujet de ce qu’ils ne pouvaient comprendre, ils ont dit que le Fils est inférieur au Père, et que le Saint-Esprit est inférieur au Fils; et en graduant ainsi, ils ont introduit trois dieux dans l’Eglise. Ils ne peuvent nier en effet ni que le Père soit Dieu, ni que le Fils soit Dieu, ni que le Saint-Esprit soit Dieu. Mais si le Père qui est Dieu, le le Fils qui est Dieu, le Saint-Esprit qui est Dieu, sont inégaux, ils ne sont point de même substance, et dès lors il n’y a point un seul Dieu, mais trois dieux. En raisonnant sur ce qu’ils ne pouvaient saisir, ils se sont élevés dans leur orgueil, et il est arrivé pour eux ce qui est dit dans notre psaume: « Si je n’ai point eu des sentiments d’humilité, et si j’ai élevé mon âme; que cette âme soit châtiée comme l’enfant que l’on sèvre dans les bras de sa mère ». Notre mère, c’est l’Eglise dont ils se sont séparés : c’est là qu’ils devaient être nourris et allaités, afin qu’ils pussent croître et comprendre ce Verbe de Dieu qui est en Dieu, et qui dans sa nature est égal au Père.