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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXXX.

13.

C’est là, mes frères, un sens que je ne désapprouve point, car il n’est pas contre la foi. Un point cependant me tourmente, c’est qu’il n’est pas seulement dit : « Que mon âme soit traitée comme l’enfant que l’on sèvre » ; mais le Prophète ajoute: « Que l’on sèvre entre les bras de sa mère ». Et je ne sais pourquoi je vois là une malédiction. Car ce n’est pas le petit enfant que l’on sèvre, mais un enfant déjà grandelet. Quant à l’enfant qui est faible en naissant, ce qui est la véritable enfance, il est dans les bras de sa mère, et, le sevrer, c’est lui donner la mort. Ce n’est donc pas sans raison que le Prophète ajoute: « Dans les bras de sa mère n. A la rigueur, on sèvre tout enfant qui grandit. C’est un bien pour celui qui a pris de l’accroissement, mais un danger pour celui qui est dans les bras de sa mère. Il faut donc éviter, mes frères, il faut craindre de sevrer personne avant le temps; car on sèvre tout enfant qui est déjà fort. Mais qu’on ne le sèvre point tandis qu’il est encore dans les bras de sa mère. Cet enfant, qu’une mère porte dans ses bras, elle l’a porté d’abord dans ses entrailles (car elle l’a porté dans son sein pour le faire naître, et le porte dans ses bras pour le faire grandir); le voilà qui a besoin de lait, et il est « sur sa mère », comme dit le Prophète. Qu’il ne cherche donc point à élever son âme, puisqu’il n’est point capable d’une solide nourriture, mais qu’il accomplisse les préceptes de l’humilité. Il a de quoi s’exercer. Qu’il croie d’abord au Christ, afin de pouvoir comprendre le Christ. Il ne saurait voir le Verbe, ni comprendre que le Verbe est égal au Père, que le Saint-Esprit est égal au Père et au Fils; qu’il le croie donc et suce la mamelle. Il n’a rien à craindre; quand il aura grandi, il mangera ce qui lui était impossible avant qu’il se fût fortifié par le lait : et alors il pourra prendre ses ébats. « Ne cherche u point ce qui est au-dessus de toi, ne sonde point ce qui dépasse tes forces » ; c’est-à-dire, ce que tu es incapable de comprendre. Mais que ferai-je, diras-tu? Faudra-t-il demeurer en cet état ? « Repasse toujours ce que Dieu t’a commandé1». Qu’est-ce que Dieu t’a commandé? Fais miséricorde, ne te sépare point de la paix de l’Eglise, ne mets point ton espérance dans un homme, et garde-toi de tenter Dieu en désirant des miracles. Si déjà tu as produit quelques fruits, tu sais que tu dois tolérer l’ivraie avec le bon grain jusqu’à la moisson2, car tu peux être un temps avec les méchants, mais non pendant l’éternité. Tu es avec la paille dans l’aire en cette vie, mais elle ne sera point avec toi dans le grenier céleste. « Voilà ce que t’a commandé le Seigneur, et qu’il faut toujours avoir à la pensée ». Tu ne seras point sevré, tant que tu seras sur les bras de ta mère de peur que tu ne meures de faim, avant de pouvoir manger. Prends de l’accroissement, tes forces grandiront; et tu verras ce que tu ne pouvais voir, tu comprendras ce que tu ne pouvais comprendre.


  1. Eccli. III, 22. ↩

  2. Matth. XIII, 30.  ↩

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Discours sur les Psaumes

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