11.
«On nous a dit qu’elle était en Ephrata». Qui « Elle ? » La demeure de Dieu. « On nous a dit qu’elle était en Ephrata; nous l’avons trouvée dans les campagnes boisées1 ». L’a-t-il trouvée à l’endroit qu’on lui avait indiqué; ou bien a-t-il entendu un endroit, et l’a-t-il trouvée dans un autre? D’abord, cherchons ce que signifie Ephrata qu’on lui a indiqué, puis nous chercherons ces campagnes des forêts où il a trouvé la demeure de Dieu. Ephrata est un mot hébreu qui signifie miroir, si nous en croyons à ceux qui nous ont laissé l’interprétation des mots hébreux pour nous en donner l’intelligence; car ils ont d’abord traduit l’hébreu en grec, puis le grec a été traduit en latin. Plusieurs, en effet, se sont appliqués à l’étude approfondie des Ecritures. Si donc Ephrata signifie miroir, c’est dans un miroir que l’on a entendu parler de cette habitation trouvée dans les campagnes boisées. Or, le miroir reflète une image. Et toute prophétie est une image de l’avenir. Cette maison future de Dieu nous a donc été prédite sous une image prophétique. Car, on nous en a parlé dans un miroir, c’est-à-dire, « nous en avons ouï parler en Ephrata. Nous l’avons trouvée dans les campagnes boisées ». Quelles sont ces campagnes boisées? des champs pleins de bois; non point de ces bois dont on dit: cette forêt a tant d’arpents. Mais un lieu boisé est un lieu inculte et sauvage. On trouve, dans certains exemplaires, des lieux sauvages. Quelles étaient donc ces campagnes boisées, sinon les nations incultes? Quelles étaient ces campagnes boisées, sinon ces campagnes couvertes des broussailles de l’idolâtrie? Et néanmoins, dans ces broussailles de l’idolâtrie, nous avons trouvé un lieu pour le Seigneur, une tente pour le Dieu de Jacob. « Ce que nous avons entendu dans Ephrata, nous l’avons trouvé dans les campagnes boisées » ; ce qui a été prêché en figure aux Juifs a été manifesté aux Gentils par la foi.
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Id. CXXXI, 6. ↩