10.
Quand les vices et les passions sans nombre nous assujettissent au péché malgré nos efforts, chacun de nous peut dire : « Seigneur, combien sont nombreux ceux qui me persécutent, combien s’élèvent contre moi (Ps. III, 2 )! »Et comme bien souvent l’accumulation des maladies fait désespérer de la guérison, notre âme se trouvant en butte à l’arrogance du vice, aux suggestions du diable et de ses anges, et arrivant au désespoir, peut dire en toute vérité : « Combien me disent : Point de salut pour toi en ton Dieu. Mais toi, Seigneur, tu es mon soutien (Ibid. 3, 4) ». Car notre espérance est dans le Christ qui a daigné prendre la nature humaine. « Tu es ma gloire », d’après cette règle qui nous défend de nous rien attribuer. « C’est toi qui élèves ma tête », ou celui qui est notre chef à tous, ou même notre esprit, qui est la tête pour l’âme et pour le corps. Car « l’homme est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’homme (I Cor. XI, 3 ) ». Mais l’esprit s’élève, quand nous pouvons dire: « Je suis soumis par l’esprit à la loi de Dieu (Rom. VII, 5 )», en sorte que tout dans l’homme soit soumis et apaisé, quand la résurrection de la chair absorbera la mort dans son triomphe (I Cor. XV, 54 ). « Ma voix s’est élevée jusqu’au Seigneur » : cette voix intime et puissante. « Et il m’a exaucé du haut de la montagne sainte », ou par celui qu’il envoie à notre aide, et dont la médiation lui fait exaucer nos prières. « Moi, j’ai sommeillé, je me suis endormi; et je me suis levé, parce que le Seigneur sera mon appui (I Cor. XV, 54 ) ». Quelle âme fidèle ne peut tenir ce langage, en voyant que ses péchés ont disparu, par sa régénération gratuite? « Je ne craindrai point ce peuple nombreux qui m’environne (Ps. III, 5 ) ». En dehors, des épreuves que l’Eglise a dû subir et subit encore, chacun a ses tentations; et quand il se sent entravé, qu’il s’écrie : « Lève-toi, Seigneur, sauve-moi, ô mon Dieu »; c’est-à-dire, fais-moi triompher. « Tu as frappé tous ceux qui s’élevaient contre moi sans sujet (Ibid. 7 ) ».Cette prophétie s’applique à Satan et à ses anges, qui luttent, non-seulement contre tout le corps mystique de Jésus-Christ, mais contre chacun des membres. « Tu as brisé les dents des pécheurs ». Chacun de nous a ses ennemis qui le maudissent; il a en outre les fauteurs du mal qui cherchent à nous retrancher du corps de Jésus-Christ. Mais le salut appartient au Seigneur ». Evitons l’orgueil et disons : « Mon âme s’est attachée à ta suite (Ps. LXII, 3 )», et « que ta bénédiction soit sur ton peuple (Ps. III, 9 ) », ou sur chacun de nous.