19.
Pourquoi donc? « Le Seigneur a juré à David dans sa vérité: Je placerai sur ton trône le fruit de tes entrailles; si tes enfants gardent mon alliance, et mes témoignages que je leur enseignerai, leurs enfants seront à jamais assis sur ton trône ». Si tes enfants sont fidèles à mon alliance, leurs enfants seront osais à jamais. Les pères méritent pour les enfants. Mais qu’arriverait-il, si les fils de David gardaient l’alliance, et non les petits-fils? Pourquoi le bonheur des enfants est-il dû aux mérites des pères? Que dit en effet le Prophète? « Si tes enfants gardent mes témoignages, leurs enfants seront assis pour l’éternité ». Il ne dit point : Si tes enfants gardent mon alliance, ils s’assiéront sur ton trône; et si leurs enfants la gardent à leur tour, ils seront de même assis sur ton trône; mais il dit: « Si tes enfants gardent mon alliance, leurs enfants seront assis sur ton trône ». A moins que le Prophète, par leurs enfants, n’entende leurs oeuvres. « Si tes enfants », est-il dit, « gardent ma loi, et les préceptes que je leur enseignerai, leurs enfants seront assis sur ton trône » ; c’est-à-dire, le fruit de leurs oeuvres sera de s’asseoir sur ton trône. Maintenant, en effet, mes frères, nous tous qui travaillons dans le Christ, nous tous qui tremblons à sa parole, qui nous efforçons par tous les moyens d’accomplir sa volonté, qui gémissons en lui demandant de nous aider à pratiquer ce qu’il commande, sommes-nous donc assis déjà sur ces trônes de félicité qui nous sont promis? Nullement; mais dans l’espérance de cet avenir nous observons les préceptes. C’est à cette espérance que l’on donne le nom de fils, puisque pour l’homme qui vit ici-bas, l’espérance est dans les enfants, le fruit dans les enfants encore. Aussi pour abriter leur avarice, les hommes disent-ils qu’ils font des économies pour leurs enfants : leur refus à quelque pauvre est couvert du voile de la piété, car leurs enfants sont leur espérance. Car tous les hommes qui vivent selon l’esprit du monde, ont l’espoir, disent-ils, d’avoir des enfants, de les laisser après eux. C’est dans ce sens que le Prophète donnerait le nom de fils à leur espérance, quand il dit : « Si vos enfants gardent mon alliance et les préceptes que je leur enseignerai, leurs fils seront assis éternellement sur votre trône »; c’est-à-dire que leur fidélité portera des fruits tels que leur espérance ne sera point illusoire, et qu’ils arriveront où ils espèrent arriver. Donc ici-bas les hommes qui ont de l’espérance dans l’avenir, sont en quelque sorte des pères; et ils sont comme des enfants quand ils ont acquis ce qu’ils espéraient, et ont en quelque sorte enfanté, engendré par leurs oeuvres ce qu’ils possèdent. C’est là ce qui leur est réservé pour après eux, puisque le nom de postérité, ou ceux d’après, désigne ordinairement les enfants.