11.
Mais vous devez savoir ce qu’est Hermon. C’est une montagne assez éloignée de Jérusalem ou de Sion. Dès lors il y a de quoi nous surprendre dans cette parole du Prophète: « Comme la rosée d’Hermon qui descend sur les montagnes de Sion1 », puisque la montagne d’Hermon est éloignée de Jérusalem, et qu’elle est, dit-on, au-delà du Jourdain. Cherchons donc un sens dans la signification d’Hermon. C’est un nom hébreu, dont le sens nous est donné par ceux qui savent cette langue. Or, Hermon signifie lumière élevée. Du Christ nous vient la rosée, puisque nul autre que le Christ n’est une lumière élevée. Comment dès lors est-il- une lumière élevée ? D’abord sur la croix, ensuite dans le ciel. Il a été élevé sur la croix quand il s’est humilié; mais son humiliation n’a pu être que relevée. Ce qu’il y avait de l’homme diminuait de plus en plus, comme il est arrivé à Jean; mais ce qui était de Dieu devait croître eu Jésus-Christ Notre-Seigneur : c’est encore ce qui est marqué par leur naissance. Car selon la tradition de l’Eglise, Jean est né le huit des kalendes de juillet, quand les jours commencent à diminuer, et Notre-Seigneur, le huit des kalendes de janvier, quand les jours commencent à croître. Ecoute Jean qui nous dit : « Quant à lui, il doit croître, et moi diminuer2 ». Or, voilà ce que marque leur genre de mort. Le Seigneur fut élevé en croix, et Jean diminué de la tête. Le Christ est donc une lumière élevée; et de là vient la rosée d’Hermon. Mais vous qui voulez habiter ensemble, soupirez après cette rosée, soyez-en trempés. Sans cela vous ne pourrez posséder ce dont vous faites profession, comme vous ne pourrez avoir le courage de le professer, si le Christ ne vous fait entendre son tonnerre dans votre coeur. Vous ne pourrez persévérer, s’il cesse de rassasier vos âmes, parce que cet aliment sacré descend sur les montagnes de Sion.