8.
Donc « chantez au Seigneur, parce qu’il est doux ». Et voyez ce qu’il fait pour nous. « Parce que le Seigneur a choisi Jacob, il s’est fait d’Israël un héritage1». Louez-le, bénissez-le puisqu’il nous a fait une telle grâce. Je ne vous énumère que des bienfaits que vous ne puissiez comprendre. Il a subordonné aux anges les autres nations ; quant à Jacob, il l’a choisi pour lui, il s’est fait un héritage d’Israël. Il s’est fait de son peuple un champ qu’il cultive, qu’il ensemence lui-même. Bien qu’il ait créé toutes les nations, il a subordonné les autres aux anges, il s’est réservé celle-ci pour la posséder, la conserver; c’est ce peuple de Jacob qu’il a choisi. Est-ce à cause de son mérite ou bien par sa grâce ? Avant qu’ils fussent nés, dit l’Apôtre, Dieu avait prononcé que « l’aîné servirait le plus jeune ». Or, quel mérite pouvaient-ils avoir avant leur naissance, avant de pouvoir penser au bien ou au mal? Que Jacob ne s’élève donc point, qu’il ne se glorifie point, qu’il n’attribue rien à ses mérites; car avant tout mérite, il a été connu, prédestiné, choisi; il ne doit donc point son élection à ses mérites, mais à la grâce de Dieu qui l’a choisi et vivifié2. Il en est de même de toutes les nations; pour être greffé sur l’olivier franc, qu’avait mérité l’olivier sauvage, avec ses fruits amers, et sa stérilité ? C’était un arbre des forêts, et non du champ du Seigneur; et toutefois, le Seigneur par sa miséricorde l’a inséré sur l’olivier franc. Mais il n’était pas encore inséré quand le Seigneur « se choisit Jacob, et fit d’Israël sa possession ».