4.
Confessons donc au Dieu des dieux, et au Seigneur des seigneurs, que sa miséricorde est éternelle; « à lui seul qui fait les grands miracles1». De même que tout verset se clôt par ces mots : « Parce que sa miséricorde est éternelle », de même à la tête de chacun, bien qu’on ne l’ait point mis, il faut sous-entendre: «Confessez au Seigneur»; ce que le texte grec nous fait voir clairement, Le latin nous le montrerait également si nos traducteurs avaient pu rendre la même expression. Ils l’auraient fait dans ce verset, en disant : « A celui qui fait des miracles2». Car si nous disons : « Celui qui fait des miracles », on lit dans le grec : « A celui qui fait des miracles» ; ce qui nous force à sous-entendre : « Confessez ». S’ils ajoutaient seulement le pronom et nous disaient : « A celui qui fait des miracles », ou « qui a fait», ou qui a « affermi » , on comprendrait facilement qu’il faut sous-entendre : « Confessez ». Mais le texte est devenu tellement obscur que celui qui ne saurait examiner le texte grec, ou qui néglige de te faire, est porté à penser, qu’il y a dans le texte : « Qui a fait les cieux, qui a affermi la terre, qui a fait les grands flambeaux, parce que sa miséricorde est éternelle » ; en ce sens que Dieu aurait fait ces oeuvres précisément par un effet de cette éternelle miséricorde, tandis qu’il n’y a pour appartenir à sa miséricorde que ceux qu’il délivre de la misère; et que la création du ciel, de la terre, et des astres3, loin d’être une oeuvre de miséricorde, est une oeuvre de bonté pour celui dont toutes les créatures sont excellentes. Créer, en effet, c’était donner la vie à toutes choses; mais l’oeuvre de sa miséricorde est de nous purifier de nos péchés, et de nous délivrer d’une misère éternelle. C’est donc à nous que s’adresse le Psalmiste quand il dit: « Confessez au Dieu des dieux, confessez au Seigneur des seigneurs ». Confessez « à celui qui seul fait de grandes merveilles »; confessez « à celui qui a fait le ciel par son intelligence »; confessez « à celui qui a affermi la terre sur les eaux » ; confessez « à celui qui seul fait les grands flambeaux » ; et à la fin de chaque verset, il nous dit pourquoi nous devons le confesser, « c’est que sa miséricorde est éternelle ».