8.
Ces vainqueurs donc qui nous ont emmenés, le diable et ses anges, quand nous ont-ils parlé et demandé les cantiques de Sion? Que faut-il comprendre par là, sinon que c’est le diable qui parle et qui agit en ceux qui nous font les mêmes questions? « Pour vous », dit l’Apôtre, « qui étiez morts par vos péchés et par vos crimes, qui marchiez autrefois selon l’esprit de ce monde, selon le principe des puissances de l’air, cet esprit qui agit maintenant sur les enfants de la rébellion, parmi lesquels nous avons été tous autrefois1». Saint Paul nous fait voir qu’il a été racheté, et qu’il sort déjà de Babylone. Et toutefois, que dit-il encore? Qu’il nous reste à combattre nos ennemis. Et pour nous détourner de haïr ces hommes qui nous persécutent, l’Apôtre éloigne de notre pensée toute animosité contre les hommes, en nous signalant cette lutte avec ces esprits invisibles, contre lesquels nous devons combattre. « Ce n’est point», nous dit-il en effet, « contre la chair et le sang que vous avez à combattre », c’est-à-dire contre les hommes que vous voyez, qui paraissent vous faire souffrir et vous persécuter; car il vous est ordonné de prier pour eux. « Ce n’est donc point contre la chair et le sang que nous avons à combattre », c’est-à-dire contre les hommes, «mais bien contre les principautés, contre les puissances, contre les princes de ce monde ténébreux2 ». Que veut-il dire par ce monde? Les amateurs du monde. Ce sont eux qu’il appelle ténèbres, c’est-à-dire les hommes injustes, les scélérats, les infidèles, les pécheurs : ces hommes qu’il félicite quand ils reviennent à la foi, en leur disant: « Vous étiez autrefois ténèbres, aujourd’hui vous êtes la lumière dans le Seigneur3». Il nous met donc en lutte avec ces principautés qui nous ont emmenés captifs.