18.
« Ne méprisez pas les oeuvres de vos mains ». Je ne vous demande point, Seigneur, de ne pas mépriser l’oeuvre de mes mains ; ces oeuvres ne me donnent point d’orgueil. « Sans doute mes mains ont cherché le Seigneur pendant la nuit et je n’ai pas été trompé1 » ; et toutefois, je ne vante pas l’oeuvre de mes mains; je crains qu’en les examinant, vous n’y trouviez plus de fautes que d’oeuvres méritoires. « Ne méprisez donc pas l’oeuvre de vos mains », voyez en moi votre ouvrage et non le mien; voir le mien, c’est le condamner, le vôtre, c’est le couronner. Tout ce qu’il y a de bien en moi me vient de vous, et dès lors vous appartient plus qu’à moi. J’entends en effet l’Apôtre : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés au moyen de la foi ; et cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu : cela ne vient point de vos oeuvres, afin que nul ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, créés en Jésus-Christ, dans les bonnes œuvres2 ». Soit donc, ô mon Dieu, que vous nous regardiez comme des hommes, soit que vous nous considériez comme sortis de l’impiété pour devenir des justes, « ne méprisez pas, ô mon Dieu, l’ouvrage de vos mains ».