6.
Quant aux hommes, en apprenant la défaillance de mon esprit, ils ont désespéré de moi, et ils ont dit : Nous l’avons pris, nous l’avons accablé : « Mais vous, Seigneur, vous avez connu mes sentiers ». Ils me croyaient abattu, vous saviez que j’étais debout. Ceux qui me persécutaient, qui s’étaient emparés de moi, croyaient que mes pieds étaient embarrassés; mais ce sont leurs pieds au contraire qui sont embarrassés, et ils sont tombés: « Mais nous nous sommes levés et redressés1. Car mes yeux sont toujours fixés sur le Seigneur, parce que c’est lui qui dégagera mes pieds du filet2 ». J’ai continué ma course; « et celui-là sera sauvé qui aura persévéré jusqu’à la fin3 ». Ils me croyaient accablé, et moi je marchais. Où est-ce que je marchais ? Dans les sentiers que ne voyaient pas ceux qui croyaient m’avoir pris; dans les sentiers de votre justice, dans les sentiers de vos préceptes. « Vous connaissiez en effet mes sentiers », que ne connaissait pas le persécuteur; autrement il ne me porterait point envie, mais il y marcherait avec moi. Quels sont donc ces sentiers, sinon les voies dont il est dit ailleurs : « Le Seigneur connaît la voie des justes, mais la voie des impies périra4? » Il ne dit point que le Seigneur ne connaît pas la voie des impies; mais bien : « Dieu connaît la voie des justes, celle des impies périra ». Car tout ce que Dieu ne connaît pas doit périr. Dans beaucoup d’endroits de l’Ecriture, connaître, pour Dieu, c’est sauver. Connaître, c’est garder, comme ne pas connaître, c’est damner. Comment, en effet, celui qui connaît tout pourrait-il dire à la fin du monde: « Je ne vous connais pas5? » Qu’ils ne s’applaudissent point dès lors en disant que le juge ne les connaît point. C’est déjà un châtiment que n’être point connu du juge. Ces voies dès lors, dont il est dit que le Seigneur les connaît, le Prophète les appelle ici des sentiers, quand il dit : « Vous connaissez mes sentiers ». Tout sentier, en effet, est une voie, mais toute voie n’est pas un sentier. Pourquoi donc ces voies sont-elles appelées des sentiers, sinon parce qu’elles sont des voies étroites ? La voie large est celle des impies, la voie étroite celle des justes.