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Comment donc ces hommes disent-ils des choses vaines? comment leur bouche a-t-elle dit la vanité? Parce que « leur droite est celle de l’iniquité ». Je ne leur fais pas un crime d’avoir des enfants qui sont dans leur jeunesse comme des jeunes plants, ni des filles ornées comme des temples, ni des biens en abondance et une félicité terrestre. Où est donc leur crime ? « D’avoir appelé heureux le peuple qui a de tels biens1». O futiles discoureurs ! Appeler bienheureux un peuple qui a de tels biens! Ils ont perdu la véritable droite, et se sont vêtus au rebours des dons de Dieu. Hommes pervers, hommes futiles, fils de l’étranger, ils ont appelé heureux le peuple qui possède ces biens. « Ils ont mis à droite ce qui était à gauche, et ont appelé heureux le peuple qui possède ces biens ». Mais vous, ô David? Mais vous, ô corps du Christ? Mais vous, ô membres du Christ? Mais vous, fils de Dieu, et non fils de l’étranger, que dites-vous? Les hommes vains dans leurs paroles, les fils de l’étranger ont appelé heureux le peuple qui possède ces biens. Mais vous, que dites-vous? « Bienheureux le peuple qui a pour Dieu le Seigneur2 ». Ayez donc la gauche, si vous le voulez, mais dans votre main gauche; ambitionnez la droite, afin d’être placés à la droite. C’est ainsi qu’ils ont placé à gauche la gauche elle-même, auprès de qui le Christ a eu faim, et ils lui ont donné à manger; a eu soif, et ils lui ont donné à boire; a été étranger, et ils l’ont reçu ; a été nu, et ils l’ont revêtu3. Ce sont des avantages qu’ils ont tirés de la gauche, dont ils ont fait des oeuvres de la droite, afin d’être eux-mêmes placés à la droite. Donc ces hommes vains, ces fils de l’étranger ont dit: « Bienheureux le peuple qui a de tels biens »; mais vous, dites avec nous : « Bienheureux le peuple qui a pour Dieu le Seigneur ».
