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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXLV.

5.

Qui donc, ainsi que j’avais commencé à le dire, quel interlocuteur vient nous dire s Bénis le Seigneur, ô mon âme? » Ce n’est point la chair. Car un corps, fût-il angélique, est inférieur à l’âme et ne saurait donner des conseils à ce qui est supérieur. L’âme serait bien malheureuse, si elle attendait un conseil du corps. La chair a raison d’obéir, elle est pour l’âme une servante : c’est l’âme qui commande, la chair qui obéit, l’âme qui conduit, la chair qui se laisse conduire ; comment la chair pourrait-elle donner à l’âme un conseil? Qui donc nous dit ici : « Bénis le Seigneur, ô mon âme? » Après la chair et l’âme nous ne trouvons plus rien dans l’homme : tout homme n’est que cela, une âme et un corps. Serait-ce l’âme qui se tiendrait ce langage, qui se parlerait à elle-même, qui s’exhorterait et s’exciterait de la sorte? Une partie d’elle-même était dans le trouble et dans la fluctuation; mais l’autre partie, que l’on nomme l’âme raisonnable, qui s’occupe de la sagesse, qui s’attache à Dieu, soupire vers lui, voyant que dans sa partie inférieure elle est troublée par des mouvements charnels, et forcée par les désirs terrestres de se répandre à l’extérieur, et d’abandonner Dieu intérieurement, elle revient d’elle-même du dehors au dedans, de ce qui est moindre à ce qui est supérieur, de ce qui est bas à ce qui est plus relevé, et elle s’écrie : « Bénis le Seigneur, ô mon âme ». Quelles délices trouverais-tu dans ce monde? Qu’y vois-tu de louable ou d’aimable? Que pourrais-tu y aimer? Quelque part que se tournent les sens de ton corps, tu vois le ciel, tu vois la terre; ce que tu aimes sur la terre est terrestre, ce que tu aimes dans le ciel est céleste. Partout quelque chose à aimer, partout quelque chose à louer; mais combien est plus louable encore celui qui a fait tout ce que relèvent tes louanges! Il y a longtemps déjà que tu vis dans ces préoccupations, que ces désirs si variés t’ont blessée, t’ont meurtrie; partagée entre lant d’amours, tu es partout inquiète, jamais en assurance : recueille-toi en toi-même, et si quelque chose te plaît au dehors, cherche quel en est l’auteur. Rien ne te paraît plus beau sur la terre que l’or et l’argent, par exemple, que les animaux, que les arbres, que les campagnes; parcours ainsi toute la terre. Mais dans le ciel, quoi de plus beau que le soleil, la Lune, les astres? Parcours ainsi tout le ciel : assurément tout cela est d’une beauté supérieure, car tout ce que Dieu a fait est très-bon1. Partout la beauté de l’oeuvre te prêche la beauté de l’ouvrier. Tu admires l’édifice, aimes-en l’architecte. Ne te laisse pas absorber par l’oeuvre, au point d’en oublier l’auteur. Ce qui t’absorbe à ce point, il l’a mis au-dessous de toi, parce que c’est-toi qu’il a fait au-dessous de lui-même. Nous attacher à ce qui est en liant, c’est fouler aux pieds ce qui est inférieur; te séparer de ce qui est en haut, c’est faire de tout le reste un supplice tour toi. C’est ce qui est arrivé, mes frères. L’homme a reçu un corps qui devait le servir: il devait avoir Dieu pour maître, le corps pour serviteur; au-dessus de lui le Créateur, au-dessous ce qu’il a créé; l’âme raisonnable placée au milieu reçut pour loi de s’attacher à ce qui est en haut, de régir ce qui est en bas. Mais elle ne saurait conduire ce qui est au-dessous d’elle, si elle-même n’est dirigée par ce qui lui est supérieur. Qu’elle abandonne ce qui est meilleur, et l’inférieur l’entraîne. Elle ne peut gouverner ce qu’elle gouvernait, parce qu’elle n’a point voulu se laisser conduire par son véritable guide. Qu’elle revienne donc et le bénisse. Eclairée par la lumière de Dieu, dans cette partie d’elle-même qui est raisonnable, et par où lui vient le conseil, l’âme se donne un conseil appuyé sur l’éternité de son auteur. Elle lit en Dieu quelque chose que l’on doit et craindre, et louer, et aimer, et désirer, et saisir, sans le tenir encore, sans l’avoir saisi; elle est enchaînée sous le coup d’un éclair, et n’est point assez forte pour y demeurer. Elle se recueille donc comme pour recouvrer la santé, et s’écrie : « Bénis le Seigneur, ô mon âme».


  1. Gen. I, 31. ↩

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Discours sur les Psaumes

Inhaltsangabe

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