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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXLV.

6.

Quoi donc, mes frères? ne louons-nous pas le Seigneur? Ne lui chantons-nous pas chaque jour des hymnes? Chaque jour, autant qu’il est en nous, les louanges de Dieu ne s’échappent-elles point de nos bouches et de nos coeurs? Et qu’est-ce que nous louons? Ce qui est infiniment grand, comme est bien faible tout moyen de le louer. Comment le panégyriste peut-il atteindre dans sa hauteur celui qu’il veut chanter? Un homme s’en vient devant Dieu, il chante longtemps, le mouvement est sur ses lèvres, mais ses pensées voltigent de désirs en désirs Notre esprit est donc là pour louer Dieu à sa façon, tandis que l’âme, tiraillée par une foute de désirs, de soins et d’affaires, est dans l’agitation. L’esprit ou cette partie supérieure de l’âme, la voit dans cette fluctuation, et pour la détourner de ces inquiétudes fâcheuses, lui dit: « Bénis le Seigneur, ô mon âme». A quoi bon ces autres sollicitudes ? Pourquoi te laisser absorber par le soin de ces choses terrestres? Debout avec moi, et bénis le Seigneur. Mais l’âme appesantie , incapable d’une attitude ferme et digne, répond à l’esprit « Je louerai le Seigneur pendant ma vie ». Qu’est-ce à dire, pendant ma vie? C’est parce que je suis dans une véritable mort. Commence donc par exhorter ton âme : « Bénis le Seigneur, ô mon âme ». Et ton âme te répondra : Je le fais autant que je puis, mais faiblement, mais avec langueur, avec inconstance. Pourquoi? C’est que « nous sommes loin du Seigneur, tant que nous sommes en cette vie1». Pourquoi louer ainsi Dieu, d’une manière si imparfaite, si inconstante? Interroge l’Ecriture : « C’est que le corps corruptible appesantit l’âme, et que cette habitation terrestre abat l’esprit capable des plus hautes pensées2 ». Délivrez-moi de ce corps qui appesantit l’âme, et je louerai le Seigneur ; délivrez-moi de cette habitation terrestre qui abat l’esprit capable des plus hautes pensées, afin que de cette multitude je passe à une seule, qui sera de louer Dieu; mais dans l’état où je suis , ma langueur m’en empêche. Quoi donc ? Te faudra-t-il garder le silence, et ne jamais louer le Seigneur parfaitement ? « Je louerai le Seigneur pendant ma vie».


  1. II Cor. V, 6.  ↩

  2. Sag. IX, 15  ↩

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Discours sur les Psaumes

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