5.
« Et que les fils de Sion tressaillent dans leur roi». Cet Israël, ce sont les enfants de l’Eglise. Car Sion fut en effet une ville qui tomba: et dans ses restes habitaient quelques saints pour un temps; mais il est une véritable Sion, une véritable Jérusalem, car Sion est la même que cette Jérusalem qui subsistera éternellement dans le ciel, et qui est notre mère1. C’est elle qui nous a engendrés, elle qui est l’Eglise des saints, en partie dans l’exil, mais en bien plus grande partie dans le ciel. Cette partie qui est dans le ciel fait le bonheur des anges, et la partie qui est exilée en ce bas monde, fait l’espérance des justes. C’est de l’une qu’il a été dit « Gloire à Dieu au plus haut des cieux» ; et de l’autre: « Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté2 ». Que ceux donc qui gémissent en cette vie, qui aspirent à cette patrie céleste, s’élancent par l’amour, et non des pieds du corps, sans chercher des vaisseaux, qu’ils se pourvoient d’ailes, des deux ailes de la charité. Quelles sont les deux ailes de la charité? L’amour de Dieu et l’amour du prochain3. Nous sommes en effet dans l’exil,dans les soupirs, dans les gémissements. Voilà qu’il nous est venu des lettres de la patrie, et nous vous en donnons lecture.
