4.
« Louez le Seigneur dans ses saints»; dans ceux qu’il a glorifiés. « Louez-le dans le firmament de sa puissance »; ou, comme d’autres ont traduit, « dans ses puissances ». « Louez-le selon ses infinies grandeurs1 ». Toutes ces dénominations désignent les saints de Dieu, selon cette parole de l’Apôtre : « Afin que nous devinssions en lui la justice de Dieu2». Si donc ils sont la justice que Dieu a opérée en eux, pourquoi ne seraient-ils pas aussi cette puissance que Dieu a exercée en eux, pour les ressusciter d’entre les morts? Car c’est dans la résurrection du Christ que sa puissance paraît avec le plus d’éclat; comme sa faiblesse parut en sa passion, ainsi que l’a dit l’Apôtre : « S’il a été crucifié selon la faiblesse de la chair, il est néanmoins vivant par la force de Dieu3 ». Et ailleurs : « Afin » , dit-il, « que je connaisse Jésus-Christ, et la vertu de sa résurrection4 ». Le Prophète a dit admirablement : « Dans le firmament de sa puissance ». C’est en effet le firmament de sa puissance de ne plus mourir, de n’être plus assujetti à la mort5. Pourquoi ne pourrait-on appeler puissance de Dieu celle qu’il a déployée dans ses saints? Et même ce sont eux qui sont les puissances de Dieu, ainsi qu’il est écrit : « Nous sommes en lui la justice de Dieu6». Quelle plus grande puissance que de régner éternellement, après avoir mis sous ses pieds tous ses ennemis? Pourquoi ses saints ne seraient-ils point aussi son infinie grandeur? Non point la grandeur qui le fait grand en lui-même, mais cette grandeur qui a fait la grandeur de tant de milliers de ses élus? De même, en effet, que l’on se fait une idée particulière de la justice7, par laquelle Dieu est juste, on se fait une autre idée de celle qu’il forme en nous, afin que nous soyons sa justice.