10.
Aussi le Prophète a-t-il eu raison d’ajouter : « Parce que c’est vous, Seigneur, qui m’avez singulièrement affermi, d’une manière unique, dans l’espérance (Ps. IX, 10 ) ». Il ne dit point ici: qui m’affermirez, mais bien : « Qui m’avez affermi ». Celui-là donc qui a conçu une telle espérance jouira certainement de ce qu’il espère. L’adverbe « singulièrement», est plein de sens, car on peut l’opposer à cette foule qui se multiplie, par la récolte de son froment, de son vin et de son huile, e-t qui s’écrie : « Qui nous montrera les biens? »Cette multitude périra, mais l’unité subsistera dans les saints, dont il est dit dans les Actes des Apôtres : « La multitude de ceux qui « croyaient n’avait qu’un coeur et qu’une âme (Act. IX, 32 ) ». Il nous faut donc embrasser la singularité, la simplicité, c’est-à-dire nous soustraire à cette foule sans nombre de choses terrestres qui naissent pour mourir bientôt, et nous attacher à ce qui est un et éternel, si nous voulons adhérer au seul Dieu, notre Seigneur.