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« Psaume de David, avant qu’il ait reçu l’onction 1 ».Tel est le titre du psaume: « Psaume de David, avant qu’il ait reçu l’onction ». C’est-à-dire, avant qu’il fût oint, car il reçut l’onction royale2. Il n’y avait alors d’onction que pour le roi et pour le prêtre et ces deux hommes qui recevaient l’huile sainte, étaient la figure du Christ seul roi et seul prêtre, et appelé Christ, de l’onction qu’il a reçue. Et non-seulement notre chef a reçu l’onction, mais nous aussi qui sommes sont corps. Il est donc notre roi, parce qu’il nous dirige et nous gouverne; il est prêtre, parce qu’il intercède pour nous ( Rom. VIII, 31.). Il est encore le seul prêtre qui soit en même temps victime. Car la victime du sacrifice, qu’il offrit à Dieu, n’est autre que lui-même : et il n’eût pu trouver en dehors de lui une victime raisonnable, très-pure, capable de nous racheter par l’effusion de son sang, comme l’agneau sans tache, et de nous incorporer à lui comme ses membres, et de nous faire avec lui un seul et même Christ. C’est pourquoi tous les chrétiens participent à l’onction, qui, dans l’Ancien Testament, était l’apanage exclusif de deux personnes. D’où il suit que nous sommes le corps du Christ, puisque nous avons tous reçu l’onction ; et que nous sommes tous en lui des christs et un seul Christ, car la tète et les membres composent le Christ dans son intégrité. Cette onction doit perfectionner en nous la vie spirituelle qui notas est promise. Ce psaume est donc la prière d’une âme soupirant après cette vie spirituelle, et demandant avec instance la grâce qui sera parfaite en nous, à notre dernier jour. Aussi a-t-il pour titre: Avant l’onction. Car nous recevons, ici-bas, l’onction dans le sacrement, et le sacrement est la figure de ce que nous devons être un jour. Et cet avenir inconnu et ineffable, voilà ce que nous devons désirer, ce qui doit nous faire gémir quand nous recevons le sacrement, afin qu’un jour nous jouissions de cette réalité dont le sacrement est un symbole.