22.
Après tant de dangers, tant de fatigues, tant d’obstacles, accablé par les vexations de ses persécuteurs, haletant, harassé, mais toujours ferme et plein de confiance dans celui qui l’a recueilli, qui le soutient, qui le conduit, qui le gouverne, le Prophète en revient à sa demande-unique; il a parcouru des yeux toutes les créatures en tressaillant de joie, il a gémi sous le poids du labeur, il soupire enfin et s’écrie : « Je crois que je verrai les biens du Seigneur, dans la terre des vivants (Ps. XXVI, 13 ) ». O biens de mon Dieu, qui êtes si doux ! biens impérissables, biens incomparables, biens éternels, biens immuables! Quand vous verrai-je, ô biens de mon Dieu? Je crois que je vous verrai, mais non sur la terre où l’on meurt. « Je crois que je verrai les biens du Seigneur sur la terre des vivants». Il me délivrera de cette terre où l’on meurt, ce Dieu qui a daigné, par amour pour moi, venir sur la terre des mortels, et mourir entre les mains des mortels. « Je crois que je verrai le Seigneur dans la terre des vivants ». Telle est sa parole quand il sou pire, sa parole quand il est accablé, sa parole au milieu de dangers sans nombre; et cependant il espère tout de la bonté de ce même Dieu, à qui il a dit: « Seigneur, établissez-moi une loi ».