9.
« Je me prosternerai avec crainte auprès de votre saint temple Ps. V, 8 ». Le Prophète a dit: « Auprès de votre temple », et non pas: c’est dans votre saint temple que je veux vous adorer, mais bien: « C’est auprès de votre saint temple que je me prosternerai ». Cet état n’est point celui des parfaits, mais de ceux qui tendent vers la perfection. Les parfaits diraient alors: « J’entrerai dans votre maison ». Avant d’y arriver il faut dire tout d’abord : « Je vous adorerai auprès de votre saint temple». C’est pour cela peut-être qu’il ajoute, comme une sauvegarde à ceux qui désirent le salut: « Avec une sainte frayeur ».
Quand chacun y sera parvenu, s’accomplira ce mot de l’Evangéliste : « La charité parfaite bannit toute crainte (I Jean, IV, 18 )» . Il n’y a plus de crainte pour nous en face de l’ami qui nous a dit : « Je ne vous appellerai plus désormais des serviteurs, mais des amis (Jean, XV, 15 ) », et qui nous met en possession des promesses.