18.
Mais le Seigneur avait dit vrai en menaçant d’enlever au superbe ce qu’il avait donné à l’homme humble, en le créant; et le Prophète ajoute : « Seigneur, dans votre bonté, vous aviez réuni en moi la beauté et la force 1 » : c’est-à-dire, je n’avais de moi-même ni force ni beauté; toute ma beauté, toute ma force me viennent de vous: cette bonté qui vous déterminait à me créer, vous avait fait unir en moi la beauté à la force, Et pour me montrer que je devais à votre volonté d’être ainsi, « vous avez détourné de moi votre face, et je suis tombé dans le trouble 2 » Dieu détourna sa face de ce pécheur qu’il expulsait du paradis. Alors, dans son exil, qu’il s’écrie et qu’il dise : «Je crierai vers vous, Seigneur, je vous supplierai, ô mon Dieu 3 ». Dans le paradis, tu n’auras pas à crier, mais à chanter le Seigneur; point a gémir, mais à jouer: tu en es chassé, il faut gémir, il faut crier. Celui qui abandonne l’orgueilleux, revient à l’homme qui, sent sa misère. « Car Dieu résiste aux superbes et donne la grâce aux humbles 4 ». Je crierai donc vers vous, ô mon Dieu; Seigneur, «je vous supplierai».