• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XXX.
TROISIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME XXX.

12.

Pour moi, au milieu de tant d’opprobres, de tant de scandales, de tant de maux et de tant de piéges, ne trouvant au dehors que l’injustice, au dedans que désordres, cherchant de toutes parts des. hommes que je pusse imiter, sans néanmoins en trouver, qu’ai-je fait? à quel parti me suis-je arrêté? « J’ai mis en vous mon espoir, ô mon Dieu1 ». Rien de plus avantageux, ni de plus sûr. Tu voulais prendre je ne sais qui pour modèle, et tu ne l’as point trouvé bon; ne pense plus à l’imiter. Tu en as cherché un second, et je ne sais quoi te déplaît en lui ; tu en cherches lin troisième qui ne te plaît pas davantage ; faut-il que tu périsses, parce que ni l’un ni l’autre ne te plaisent? Cesse d’espérer dans un homme, car « maudit celui qui a mis dans un homme son espoir2 ». Vouloir t’appuyer sur un homme, l’imiter, en dépendre, c’est ne vouloir que du lait pour nourriture ; c’est ressembler à des enfants qui veulent toujours la mamelle, alors même qu’il n’est plus convenable. Prendre du lait, vouloir que la nourriture ne nous arrive que par le canal de la chair, c’est là vouloir vivre par un homme. Sois donc en état de manger à table, de prendre cette nourriture qu’il prend, ou que peut-être il n’a jamais prise. Il est peut-être utile pour toi de n’avoir trouvé qu’un mauvais homme dans celui que tu croyais homme de bien, de n’avoir sucé dans cette mamelle que tu cherchais comme celle de ta mère, qu’une amertume qui t’en a repoussé, afin que cette déception te fît chercher une plus solide nourriture. C’est ce que font tous les jours les nourrices pour les enfants difficiles à sevrer ; elles mettent sur leurs mamelles quelque chose d’amer, afin que ces enfants, repoussés par le dégoût, quittent la mamelle et recherchent la table. Disons donc : « C’est « en vous, Seigneur, que j’ai mis mon espoir; « j’ai dit : Vous êtes mon Dieu u. C’est vous, qui êtes mon Dieu ; arrière Donat! arrière Cécilien, ni l’un ni l’autre n’est mon Dieu, Ce n’est pas au nom d’un homme que je vis, c’est au nom de Jésus-Christ que je m’attache. Ecoute ce que dit saint Paul: « Est-ce que c’est Paul qui a été crucifié pour vous, ou bien est-ce au nom de Paul que vous êtes baptisés3 ? » Je périrais si j’étais du parti de Paul, comment ne pas périr si je suis du parti de Donat ! Arrière donc les noms des hommes, les crimes des hommes, les rêveries des hommes ! « C’est en vous, Seigneur, que j’ai mis mon espoir; j’ai dit : C’est vous qui êtes mon Dieu. Ce n’est point un homme, quel qu’il soit; c’est vous qui êtes mon Dieu. L’un avance, l’autre meurt; pour Dieu, il n’y a ni mort ni progrès; il n’y a nul progrès puisqu’il est parfait, comme nulle mort puisqu’il est éternel. « J’ai dit au Seigneur : C’est vous qui êtes mon Dieu ».


  1. Ps. XXX, 14.  ↩

  2. Jérém. XVII, 5. ↩

  3. Cor. I, 13. ↩

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Translations of this Work
Discours sur les Psaumes

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy