5.
«Aussi, l’impie ne doit-il point ressusciter pour le jugement (Ps. I, 5 )», puisqu’il est balayé de la terre comme une vaine poussière. C’est avec justice que le Psalmiste dit ici que l’orgueilleux sera frustré de ce qu’il ambitionne, ou du pouvoir de juger : aussi nous fait-il mieux comprendre cette parole dans la phrase suivante : « Ni le pécheur dans l’assemblée des justes ». Il est d’ordinaire, dans l’Ecriture, que la seconde partie du verset explique la première, en sorte que « par l’impie » on doit entendre le pécheur, et par « le jugement », l’assemblée des justes. Ou du moins, s’il y a entre l’impie et le pécheur cette différence que tout impie soit pécheur, quoique tout pécheur ne soit pas toujours impie, « l’impie ne ressuscitera point pour le jugement », c’est-à-dire qu’il ressuscitera, sans aucun doute, mais non pour être jugé, car il est déjà condamné à des peines indubitables. « Mais le pécheur ne se relèvera point dans l’assemblée des justes » , ou pour juger, mais bien pour être jugé, comme il est dit de lui : « Le feu doit éprouver l’oeuvre de chacun : celui dont l’ouvrage pourra résister, en recevra la récompense; celui dont l’ouvrage sera consumé en subira la peine ; lui cependant sera « sauvé, mais comme par le feu (I Cor. III, 13-15 ) ».