18.
Donc, mes frères, nous serons heureux, si nous possédons le Seigneur. Mais quoi? Le posséderons-nous sans qu’il nous possède lui même? Pourquoi donc Isaïe a-t-il dit: « Seigneur, possédez-nous1 ? » Dieu donc nous possède en même temps que nous le possédons; et tout cela est pour notre bien. Toutefois il n’en est pas de lui comme de nous. Si nous le possédons, c’est pour notre bonheur, mais il ne trouve pas son bonheur à nous posséder, Il ne nous possède et ne se fait notre possession qu’afin de nous rendre heureux. Nous le possédons et il nous possède, parce que nous l’honorons, et qu’il nous cultive. Nous l’honorons comme un Dieu, il nous exploite comme sa terre. Que nous l’adorions, nul n’en doute; mais qui nous assure qu’il nous cultive? Lui-même, quand il dit : « Je suis la vigne, vous « en êtes le sarment, et mon Père est le vigneron2 ». Nous trouvons l’un et l’autre dans ce psaume, l’un et l’autre y est indiqué. Déjà il nous a dit que nous possédons Dieu: «Bienheureux le peuple dont le Seigneur est Dieu ». De qui est ce champ? disons-nous. D’un tel. Et celui-ci? de tel autre. Et celui-là? Faisons à propos de Dieu la même question. De même qu’à propos de tel domaine, de telle propriété vaste et agréable, on nous répond: C’est un certain sénateur, c’est un tel, qui a tel nom, qui possède ces domaines; ce qui nions fait dire : Bienheureux cet homme-là! De même si mous demandons: De qui le Seigneur est-il Dieu? li est un peuple assez heureux pour l’avoir, nous dira-t-on, car le Seigneur est leur Dieu. Mais il n’en est pas du Dieu de cette nation comme du sénateur qui possède ce domaine, et qui n’est pas à son tour la possession du domaine. Il faut donc nous efforcer d’être son domaine ; car il y a une possession réciproque. Vous avez, entendu comment cette nation possède son Dieu : « Bienheureux le peuple dont le Seigneur est Dieu ». Ecoutez maintenant, comment il possède la nation : « Heureux le peuple que le Seigneur a choisi pour son héritage ! »Heureuse la nation à cause de l’héritage qu’elle possède ! Heureux l’héritage à cause du maître dont il est la possession! « Heureux le peuple que le Seigneur s’est choisi pour héritage ! »