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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XXXV

9.

« Votre justice est comme les montagnes ide Dieu; vos jugements sont de profonds abîmes1 ». Quelles sont les montagnes de tien? Nous venons déjà d’appeler nuées ceux qui sont des montagnes, car ces montagnes sont les grands prédicateurs. Et de même que le soleil à son lever projette sur les sommets des montagnes ses rayons lumineux, qui descendent ensuite dans les plus profondes vallées ainsi Notre-Seigneur Jésus-Christ, à son avènement, jeta sur les Apôtres, comme sur des montagnes, les premiers rayons de sa lumière qui descendirent ensuite dans les vallées de la terre. De là vient qu’il est dit dans un psaume: « J’ai levé les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours2», Mais n’allons pas croire que d’elles-mêmes des montagnes donneront du secours. Elles reçoivent ce qu’elles donnent, sans donner d’elles-mêmes. Et si tu demeures attaché à ces montagnes, ton espérance ne sera point ferme; mais ton appui, ta confiance, doivent être en celui qui éclaire ces montagnes. C’est donc des montagnes que te viendra le secours, parce que les saintes Ecritures te sont prêchées par ces montagnes ou par ces grands prédicateurs de la vérité; mais ce n’est point en eux qu’il faut mettre ton espoir. Ecoute alors ce que dit le Prophète : « J’ai levé les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours». Mais les montagnes me donneront donc le secours? Point du tout; écoute la suite : « Tout mon secours viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre3. » Il vient ainsi par l’entremise des montagnes, et non des montagnes elles-mêmes. De qui vient-il donc? « Du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». Il y avait aussi d’autres montagnes; et quiconque s’en approchait avec sa barque faisait naufrage. Les princes de l’hérésie se sont élevés, et ils étaient des montagnes. Arius était une montagne, Donat était une montagne, Maximien depuis peu est comme une montagne4. Plusieurs, qui regardaient ces montagnes et désiraient la terre afin d’échapper aux flots, ont heurté contre des rochers et ont fait naufrage sur la terre. Ces montagnes étaient loin de séduire celui qui disait : « J’ai mis ma confiance dans le Seigneur, et comment dites-vous à mon âme : Passereau, va dans les montagnes5?» Je ne veux mettre mon espoir ni en Arius ni en Donat. « Tout mon secours vient du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». Voyez ici combien vous mettez votre confiance en Dieu et combien vous attribuez aux hommes: « Car, maudit est celui qui met son espérance dans un homme6». Saint Paul avec une rare modestie et une grande humilité , jaloux d’élever une Eglise au divin Epoux et non à lui-même, s’indigne contre ceux qui disaient: « Pour moi, je suis à Paul, moi à Apollo7 »; il se met en avant pour se fouler aux pieds, se mépriser et glorifier Jésus-Christ: « Paul a-t-il donc été crucifié pour vous, ou bien est-ce au nom de Paul que vous êtes baptisés8? » Il éloigne de lui-même pour envoyer au Christ. Il ne veut pas même que l’ami de l’Epoux usurpe dans le coeur de l’Epouse l’amour qui est dû à l’Epoux. Car les amis de l’Epoux étaient les Apôtres. Jean aussi, que l’on regardait comme le Christ, dans son humilité, avait à cœur la gloire de l’Epoux. Aussi répond-il : « Je ne suis point le Christ; mais celui qui est venu après moi est plus grand que moi, et je ne suis pas digne de délier le cordon de ses souliers9 ». Il montrait donc en s’humiliant qu’il n’était point l’Epoux, mais l’ami de l’Epoux, et il disait : « Celui qui a l’Epouse est l’Epoux, mais l’ami de l’Epoux qui est debout et l’écoute, est plein de joie à la voix de l’Epoux10». Et cet ami de l’Epoux, fût-il une montagne , n’a pourtant pas la lumière en lui-même ; il écoute, il est au comble de la joie à cause de la voix de l’Epoux. « Pour nous », dit-il, « nous avons tout reçu de sa plénitude11». De la plénitude de qui? « De celui qui était la lumière véritable qui éclaire tout homme venant en ce monde12». C’est donc à lui que saint Paul voulait conserver l’Eglise, quand il disait: « Que les hommes nous regardent comme les ministres du Christ et les dispensateurs des mystères de Dieu ». Ainsi : « J’ai levé les yeux vers les montagnes d’où viendra mon secours. Que l’homme nous regarde comme les ministres du Christ et les dispensateurs des mystères de Dieu13». Et de peur que tu ne mettes encore quelque espérance en ces montagnes plutôt qu’en Dieu, écoute : « J’ai planté, Apollo a arrosé, mais Dieu a donné l’accroissement »; et encore : « Or, celui qui plante n’est rien, non plus que celui qui arrose, mais c’est Dieu, qui donne l’accroissement14». Déjà donc tu as dit : « J’ai levé les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours»; mais, « parce que celui qui plante n’est rien non plus que celui qui arrose » ; dis alors : « Mon secours viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre » ; et : « Votre justice est comme les montagnes de Dieu », c’est-à-dire les montagnes sont rein-plies de votre justice.


  1. Ps. XXXV, 7. ↩

  2. Ps. CXX, 1.  ↩

  3. Id. 2.  ↩

  4. Ce Maximien était un diacre du schisme de Donat, qui devint évêque de Carthage contre Primianus, et fut le chef des Maximianistes. Voy. le disc, sur le ps. XXXVI.  ↩

  5. Ps. X, 2. ↩

  6. Jérém. XVII, 5. ↩

  7. I Cor. III, 4 . ↩

  8. Ibid I, 3.  ↩

  9. Jean, I,20 ; Marc, I,7. ↩

  10. Jean, III,29. ↩

  11. Id. I,16. ↩

  12. Id.9, ↩

  13. I Cor. IV,1. ↩

  14. Id. 6,7. ↩

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