26.
« Ceux qui me rendent le mal pour le bien, me déchirent parce que je poursuis la justice1».C’est là le motif du bien pour le mal. Que signifie: « Je poursuis la justice ? » Je ne l’abandonne point. Ne prenons pas toujours la persécution en mauvaise part; poursuivre, signifie suivre parfaitement: « Parce que j’ai poursuivi la justice». Ecoute le langage de notre chef qui gémit dans sa passion: « Ils m’ont rejeté, moi le bien-aimé, comme un mort en abomination. Etait-ce peu d’être mort? pourquoi en abomination? Parce qu’il a été crucifié. Car cette mort sur la croix était une grande abomination pour ceux qui ne comprenaient pas que cette parole: « Maudit l’homme qui pend au bois2», était une prophétie. Le Christ n’a point apporté la mort ici-bas, il l’y a trouvée comme le fruit maudit du premier homme3; et, se revêtant de cette mort qui était la nôtre et qui nous venait du péché, il l’a suspendue au bois. Dès lors, afin que l’on ne crût pas, comme certains hérétiques4 l’ont fait, que Notre-Seigneur Jésus-Christ n’avait qu’une chair apparente, et qu’il n’avait point subi la mort sur la croix, le prophète s’écrie: « Maudit tout homme qui pend au bois ». Il nous montre que le Fils de Dieu a souffert une véritable mort, celle qui était due à notre chair mortelle: il craint que, s’il n’est maudit, tu ne le croies pas mort. Comme donc cette mort n’était feinte, mais descendait par la filiation de cet Adam maudit d’après cet arrêt de Dieu: Tu mourras de mort5; et, comme Jésus devait subir un véritable trépas, afin qu’il donnât ainsi une vie véritable, voilà qu’il est lui-même atteint par la malédiction de la mort, pour nous mériter la bénédiction de la vie. « Ils m’ont rejeté , moi le bien-aimé comme un mort en abominations. »