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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XXXVIII.

2.

Vous savez que plusieurs Psaumes ont pour titre : Cantique des degrés; et l’expression grecque anabathmon nous en explique suffisamment la signification. Ce sont en effet des degrés que l’on monte, mais que l’on ne descend pas. Le mot latin n’ayant pu rendre la signification propre, a dit en général des degrés, et nous a laissé douter si ces degrés étaient pour monter ou pour descendre. Mais comme « il n’y a pas de discours, pas de langage dans lequel on n’entende leurs voix1 », le texte précédent explique celui qui est venu après; et le grec nous donne une certitude quand le latin donnait un doute. De même que dans ces Psaumes, le chantre est un homme qui s’élève, de même ici il devance les autres. Mais pour s’élever, pour devancer ainsi les autres, il n’est besoin ni de pieds, ni d’échelles, ni d’ailes ; et toutefois, si nous envisageons l’homme intérieur, c’est réellement avec des pieds, des ailes et des échelles. Si ce n’était avec les pieds, comment cet homme intérieur dirait-il : « Que le pied de l’orgueil ne me vienne point2 ? » Si ce n’était avec des échelles, qu’aurait vu Jacob, alors que des anges montaient et descendaient3 ? » Si ce n’était avec des ailes, pourquoi donc s’écrier: « Qui me donnera des ailes, comme à la colombe, et je volerai, et je me reposerai4? Dans les choses corporelles cependant, autres sont les pieds, autres des échelles, autres des ailes. Mais chez l’homme intérieur, ailes, pieds, échelles sont les affections de la bonne volonté. Nous nous en servons pour marcher, pour monter, pour prendre l’essor. Donc, lorsque nous parlons d’un homme qui devance les autres, que celui de nos auditeurs qui veut l’imiter ne cherche point à franchir un fossé par un bond léger, ni à s’élancer comme au vol, au-delà d’un escarpement: ce que j’entends d’une manière corporelle; car celui dont il s’agit, doit aussi franchir des fossés, « ces lieux creux et brûlés par le feu, qui périront, Seigneur, sous les regards menaçants de votre face5 ». Or, quels sont ces lieux creux et brûlés par le feu, qui doivent périr sous le regard du Seigneur, sinon les péchés? Ce qui est brûlé par le feu, c’est l’oeuvre d’un ardent désir du mal ; ce qui est creux, c’est l’oeuvre d’une lâche timidité. Car tous les péchés viennent des désirs ou de la lâcheté. Que notre héros franchisse donc tout ce qui peut le retenir sur la terre; qu’il dresse ses échelles, qu’il déploie ses ailes, et que chacun voie s’il peut se reconnaître ici. Je ne doute point que plusieurs, par la divine miséricorde, ne s’y puissent reconnaître, qui méprisent le monde, et tous les attraits que peut nous offrir le monde, et se proposent de vivre saintement, à cause des joies spirituelles qu’ils goûtent dès cette vie. Et d’où viendront ces délices pour ceux qui marchent encore sur la terre, sinon des oracles divins, de la parole de Dieu, ou de quelque parole des saintes Ecritures, que l’on aura méditée, et dont on trouvera le sens avec d’autant plus de joie qu’on l’aura recherché avec peine? Car il y a dans les livres saints des délices pures et innocentes. S’il y en a dans l’or, dans l’argent, dans les festins, dans la débauche, dans la pêche et dans la chasse, dans le jeu, dans le divertissement, dans les folies du théâtre, dans la recherche et dans la possession des ruineux honneurs de ce monde; si l’on en trouve dans toutes ces choses qui ne peuvent donner une joie solide, pourrait-on n’en pas trouver dans les livres saints ? Que l’âme au contraire s’élance par dessus ces bas-fonds, qu’elle cherche son bonheur dans la parole de Dieu, et qu’elle dise avec autant de vérité que de sécurité: « Les impies m’ont raconté leurs plaisirs; mais, Seigneur, ce n’est point comme votre loi6 ». Qu’ Idithun vienne et devance tous ceux qui se plaisent ici-bas, qu’il mette son bonheur dans les choses d’en haut, dans la parole de Dieu, dans les douceurs de la loi du Très-Haut. Mais, que dis-je? Faut-il encore passer de ce bonheur à un autre? Ou doit-il arrêter là sa course, celui qui veut devancer? Ecoutons plutôt ses paroles, car cet homme qui bondit me paraît avoir sa demeure dans la parole de Dieu; c’est là qu’il a puisé ce que nous allons entendre.


  1. Ps. XVIII, 4. ↩

  2. Id. XXXV, 12. ↩

  3. Gen. XXVII, 12. ↩

  4. Ps, LIV,7. ↩

  5. Ps. LXXIX, 17.  ↩

  6. Id. CXVIII, 85. ↩

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Discours sur les Psaumes

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