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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XXXVIII.

4.

Et qu’en est-il advenu? « Je suis resté muet, dans l’humiliation, et n’ai dit aucun bien1 ». Celui qui s’est avancé souffre de nouvelles difficultés, dans le degré qu’il occupe; il tâche de s’élever sur un autre, afin d’échapper à ces difficultés nouvelles. La crainte de pécher me fermait la bouche et m’imposait silence; je m’étais dit en effet: « Je veillerai sur mes voies, afin de ne point pécher en paroles » ; et, quand la crainte du péché me ferme la bouche, voilà que « je demeure muet, dans l’humiliation, sans dire aucun bien ». D’où vient que je disais le bien, sinon parce que je l’entendais? «Vous ferez résonner à mon oreille la joie et l’allégresse2 », a dit David. Et l’ami de l’Epoux se tient près de lui, l’écoute, et tressaille d’entendre, non sa propre voix, mais celle de l’Epoux3. Afin de dire la vérité, il écoute le Seigneur. Ils parlent d’eux-mêmes ceux qui disent le mensonge4. Notre interlocuteur a donc éprouvé quelque chose de fâcheux, et dans son aveu il nous invite à y prendre garde et à ne point l’imiter. Car, disions-nous, la crainte excessive d’échapper une parole qui ne fût pas bien, lui a fait prendre la résolution de ne dire même aucun bien; et cette résolution de se taire l’a empêché d’écouter. En effet, si tu as devancé les autres, tu es devant Dieu, écoutant de lui ce que tu dois dire eux hommes: entre Dieu qui est riche, et l’homme qui est pauvre, désirant entendre quelque chose, tu interviens, toi qui devances afin de pouvoir écouter d’une part, et parler d’autre part: si tu ne veux point parler, tu ne mérites point d’entendre ; tu méprises le pauvre et encours le mépris du riche. Tu as donc oublié que tu es le serviteur établi par Dieu sur toute sa famille pour donner la nourriture aux autres serviteurs5? Pourquoi donc chercher à recevoir ce que tu es paresseux à donner? Il est bien juste que le refus de dire ce que tu avais reçu t’empêche de recevoir ce que tu désirais. Tu désirais quelque chose, et déjà tu possédais: donne d’abord ce que tu as, afin de mériter ainsi de recevoir encore. Donc, après avoir mis un frein à ma bouche, et m’être imposé silence, parce qu’il me paraissait dangereux de parler, il m’est arrivé, dit l’interlocuteur, ce que je ne voulais point: « Je suis devenu sourd, humilié », non que je me sois humilié ; mais « j’ai été humilié ». J’ai commencé à taire les meilleures choses, dans la crainte d’en dire de mauvaises; et j’ai blâmé ma résolution. J’ai cessé de dire le bien. « Et ma douleur s’est renouvelée ». Le silence avait été pour moi un soulagement dans cette douleur que m’avaient infligée mes calomniateurs et mes censeurs, ce que la calomnie m’avait fait souffrir s’apaisait; mais depuis que je ne dis plus le bien, ma douleur s’est renouvelée. Taire ce que je devais dire m’est devenu plus douloureux que dire ce que je ne devais pas. « Ma douleur s’est renouvelée ».


  1. Ps. XXXVIII,3.  ↩

  2. Id. 1, 10.  ↩

  3. Jean, III, 29. ↩

  4. Jean, VIII, 44.  ↩

  5. Matt. XXIV, 45 ↩

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