1.
La teneur du psaume ne nous laisse rien voir à propos de ces pressoirs qui lui servent de titre, ce qui nous montrerait que souvent l’Ecriture nous désigne le même objet sous des figures multiples et variées. Nous pouvons donc, sous la dénomination de pressoirs, entendre l’Eglise, par la même raison qui nous l’a fait voir sous la figure d’une aire; car l’aire ou le pressoir, n’ont d’autre objet que d’ôter au blé ou au raisin ces enveloppes dont ils avaient besoin pour naître, pour croître et pour arriver à la maturité de la moisson ou de la vendange. Ces enveloppes ou ces soutiens sont, pour le blé, la paille dont il est dépouillé dans l’aire, et pour le vin, les grappes dont on l’extrait au pressoir. Il en est de même dans l’Eglise. Les bons y sont mêlés à la foule des hommes terrestres, mélange qui leur est nécessaire, et sans lequel ils ne pourraient naître, ni devenir aptes à la parole de Dieu; et les ministres de l’Eglise travaillent à les séparer de cette foule au moyen d’un amour spirituel. Ainsi en agissent aujourd’hui les bons qui mettent l’intervalle, non des lieux, mais de l’amour, entre eux et les méchants, bien que, selon le corps, ils soient présents avec eux dans les mêmes églises. Un autre temps viendra où le froment sera séparé pour les greniers et le vin pour les celliers du Père céleste, selon le mot de l’Evangile : « Il amassera le froment pour ses greniers, et jettera (155 ) la paille au feu inextinguible ( Luc III, 17) ». La même pensée peut s’exprimer par cette autre comparaison : Il mettra son vin en réserve dans ses celliers et jettera le marc aux animaux; et le ventre des animaux pourrait être comparé aux gouffres de l’enfer.