2.
Nous voyons donc trois choses dans la comparaison : la femme, l'homme et la loi; et dans le sujet qui amène la comparaison, trois choses encore : l'âme, le péché et la loi de péché. La seule différence est que, dans la comparaison, l'homme meurt et que la femme dégagée du lien qui l'unissait à lui, peut épouser qui elle veut, tandis qu'ici l'âme elle-même meurt au péché, pour s'unir au Christ. Or, en mourant au péché, elle meurt aussi à la loi du péché. « Ainsi mes frères, dit l'Apôtre, vous aussi vous êtes morts à la loi parle corps du Christ, pour être à un autre qui est ressuscité d'entre les morts, « afin que nous portions des fruits pour Dieu. « Car, ajoute-t-il, quand nous étions dans la chair, » c'est-à-dire esclaves des désirs charnels, « les passions des péchés qui étaient occasionnées par la loi, agissaient dans nos membres, en sorte qu'elles leur faisaient produire des fruits de mort. » La concupiscence, que la loi défend, augmentait là où la foi n'existait pas, et le crime de la rébellion s'ajoutait au péché et l'aggravait outre mesure; puisque « où il n'y a point de loi, il n'y a point de prévarication. » Les passions dont il parlé sont les désirs occasionnés par la loi, et qui opéraient dans nos membres pour produire des fruits de mort.
Avant que la grâce n'arrivât par la foi, l'âme agissait sous l'empire de ces passions, comme une femme sous la domination de son mari. Donc celui qui observe en esprit la loi de Dieu, est mort à ces passions ; bien qu'elles ne soient pas mortes elles-mêmes tant que l'homme est encore assujetti dans sa chair, à la loi du péché. Dans celui qui vit sous la grâce, il reste donc quelque chose qui ne le vaincra ni ne le captivera lui-même: et cela jusqu'à ce que soit entièrement détruit tout ce qui s'est fortifié en lui par les mauvaises habitudes et qui fait dire que, des aujourd'hui, le corps est mort tant qu'il n'est pas parfaitement assujetti à l'esprit. Or il lui sera compté ment assujetti, quand ce corps mortel aura été lui-même vivifié.