6.
« Non-seulement, » ajoute-t-il, toutes les créatures gémissent et souffrent, « mais aussi nous-mêmes, » c'est-à-dire non-seulement le corps, l'âme et l'esprit souffrent dans l'homme à raison des infirmités du corps, mais aussi nous-mêmes, en dehors du corps, « nous gémissons au dedans de nous, nous qui avons les prémices de l'esprit, » c'est-à-dire dont les esprits ont déjà été offerts à Dieu en sacrifice et enflammés du feu divin de la charité. Car ce sont là les prémices de l'homme ; puisque la vérité s'empare d'abord de notre esprit, pour dominer, parlai, tout le reste. Il a donc déjà offert ses prémices à Dieu, celui qui dit: « J'obéis, par l'esprit, à la loi de Dieu, et par la chair à la loi du péché 1 : » Et encore: « Dieu que je sers en mon esprit 2 ; » cet esprit dont il est dit : « L'esprit est prompt, mais la chair est faible 3. » Mais comme ce même homme dit encore de lui-même : « Malheureux homme que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort 4 ? » et à ceux qui se trouvent dans le même cas: « Il vivifiera aussi vos corps mortels par l'Esprit qui habite en vous 5 : » l'holocauste n'existe pas encore; mais il existera quand la mort sera absorbée dans la victoire, et qu'on pourra dire : « O mort, où est ta victoire? Où est, ô mort, ton aiguillon 6. ? » Donc maintenant, dit l'Apôtre, non-seulement toute créature, unie à son corps, « mais nous aussi qui avons les prémices de l'esprit, » c'est-à-dire, nous, âmes, qui avons déjà offert à Dieu nos esprits en prémices, « nous gémissons au dedans de nous, » c'est-à-dire en dehors de notre corps, « attendant l'adoption des enfants de Dieu, la rédemption de notre corps, » en d'autres termes, attendant que notre corps lui-même, recevant le bénéfice de l'adoption des enfants à laquelle nous sommés appelés, démontre que nous sommes complètement délivrés, que toutes les peines sont finies et que nous sommés en tout sens enfants de Dieu. « Car c'est en espérance que nous sommes sauvés; or l'espérance qui se voit n'est pas de l'espérance. » Ce qui. est espérance maintenant, sera alors réalité, « quand on verra ce que nous serons. » C'est-à-dire quand nous serons « semblables à Lui, parce que nous le verrons tel qu'il est.